Au moins vingt morts lors d'une attaque dans une mosquée chiite de Kaboul

Un homme sous le choc après l'attaque sur une mosquée chiite d à Kaboul, Afghanistan, le 25 août 2017.

Vingt personnes ont été tuées vendredi dans l'attaque par des hommes armés d'une mosquée chiite de Kaboul en pleine prière du vendredi, revendiquée par le groupe Etat islamique (EI).

"Nous avons 20 morts et plus de 50 blessés", a indiqué un responsable du ministère de la Santé, Mohammad Ismail Kawoosi. Un précédent bilan faisait état de 12 morts.

L'attaque du lieu de culte, qui a duré environ quatre heures et n'a été déclarée terminée qu'en fin d'après-midi, a été revendiquée par l'EI via son organe de propagande Amaq.

"Deux +inghimasi+ de l'Etat islamique mènent une attaque sur une husseiniya (lieu de culte chiite) dans le secteur de Khair Khana dans la ville afghane de Kaboul", a affirmé l'EI.

Le terme +inghimasi+ est utilisé pour désigner celui qui combat armes à la main avec une ceinture explosive autour du corps, actionnée en dernier recours.

"L'attaque est terminée et le site a été nettoyé par la police", a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère de l'Intérieur, Najib Danish. Les assaillants, au nombre de trois selon lui, ont été abattus, a-t-il ajouté. Un policier et un membre des forces spéciales ont aussi été tués", a-t-il indiqué.

On ignorait dans l'immédiat combien de personnes se trouvaient dans la mosquée au moment de l'attaque par les hommes armés. La police avait auparavant indiqué qu'un kamikaze s'était "fait exploser à l'intérieur du bâtiment".

Des fidèles affolés à l'extérieur de la mosquée tentaient en vain de joindre leurs proches restés à l'intérieur, avait constaté un journaliste de l'AFP pendant l'attaque.

"Nos proches sont coincés à l'intérieur de la mosquée. Nous les appelons et leurs téléphones ne répondent pas. (...) Nous pensons qu'ils ont été pris en otages par les assaillants. Nous sommes très inquiets", a lancé l'un d'eux.

D'autres disaient avoir vu des personnes tenter de briser des fenêtres pour s'enfuir et suppliaient les forces de l'ordre de lancer l'assaut sur le bâtiment.

"Un assaillant s'est fait exploser et trois autres ont réussi à entrer dans la mosquée. Les combattants manquent de munitions et font usage de couteaux pour frapper les fidèles", avait affirmé un témoin à l'AFP.

Ils étaient retranchés dans la section réservée aux femmes, a indiqué à l'AFP Sayed Jan Agha un employé de la mosquée dont la mère était bloquée à l'intérieur.

Plus d'une dizaine d'ambulances étaient sur le site, où les forces de l'ordre se sont également déployées en nombre.

Cette nouvelle attaque est intervenue trois jours après l'annonce par le président américain Donald Trump du maintien et du possible renforcement de la présence militaire américaine en Afghanistan à hauteur de plusieurs milliers d'hommes.

Les talibans leur ont en retour promis un combat acharné "tant qu'il y aura un seul soldat américain sur notre sol, et qu'ils continuent à nous imposer la guerre". Ils ont revendiqué deux jours plus tard un attentat à la voiture piégée qui a fait cinq morts dans le sud du pays.

La situation sécuritaire s'est fortement dégradée ces derniers mois à Kaboul, où le dernier attentat d'ampleur remonte au 24 juillet, lorsque l'explosion d'une voiture piégée avait tué au moins 27 personnes et fait plus de 40 blessés dans le quartier de la communauté hazara chiite. L'attaque avait été revendiquée par les talibans.

La communauté chiite, fréquemment visée ces derniers mois, accuse les forces de l'ordre de ne pas savoir la protéger. Les jihadistes de l'EI ont revendiqué début août l'attaque en pleine prière d'une mosquée chiite de Hérat (ouest), au cours de laquelle au moins 33 personnes avaient été tuées.

Avec AFP