Le Hamas appelle Washington à faire pression sur Israël, Netanyahu écarte un accord rapide

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu assiste à une réunion hebdomadaire du cabinet à Jérusalem, le 26 juin 2016. AP / Dan Balilty

Le Hamas palestinien a appelé jeudi les Etats-Unis à exercer une "véritable" pression sur Israël en vue d'une trêve à Gaza associée à une libération d'otages, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu affirmant qu'un accord était encore "loin".

A Washington, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, a estimé "qu'un accord de cessez-le-feu était approuvé à 90%", mais qu'il restait "des questions très détaillées" et difficiles à régler, près de 11 mois après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre. Avec le Qatar et l'Egypte, les Etats-Unis, principal allié d'Israël, déploient depuis des mois des efforts de médiation pour convaincre les deux camps de conclure un accord, mais en vain.


Israël et le mouvement islamiste ne cessent de s'accuser de bloquer les négociations, à l'heure où l'armée israélienne poursuit son offensive meurtrière de représailles dans la bande de Gaza dévastée, où sont assiégés les quelque 2,4 millions d'habitants. "Si l'administration américaine et son président Biden veulent vraiment parvenir à un cessez-le-feu et conclure un accord d'échange de prisonniers, ils doivent abandonner leur parti pris aveugle pour l'occupation sioniste et exercer une véritable pression sur Netanyahu", a déclaré Khalil al-Haya, membre du bureau politique du Hamas basé au Qatar.

"Lignes rouges"

Depuis l'annonce dimanche de la découverte à Gaza des corps de six otages tués à "bout portant" par le Hamas selon l'armée israélienne, M. Netanyahu est soumis à une forte pression pour parvenir à un accord permettant la libération de dizaines d'otages encore retenus à Gaza depuis le 7 octobre. Mais M. Netanyahu a prévenu qu'il ne céderait pas aux pressions, après avoir juré de détruire le Hamas qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est considéré comme un mouvement terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne.

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Meurtre de six otages à Gaza : des manifestants mettent la pression sur Netanyahu

Parmi les points d'achoppement en vue d'un accord: le couloir de Philadelphie, une zone à la frontière entre Gaza et l'Egypte, dont Israël veut garder le contrôle, ainsi que le nombre et l'identité de prisonniers palestiniens devant être relâchés par Israël en échange des otages. "Aucun accord n'est en cours de négociation", a déclaré jeudi M. Netanyahu sur la chaîne américaine Fox News. "Malheureusement, nous sommes loin d'y parvenir, mais nous ferons tout ce que nous pouvons pour amener (le Hamas) à un point où ils concluront un accord (...)."


"Ce que nous devons faire: premièrement, faire sortir les otages (...) Deuxièmement, maintenir les lignes rouges qui sont nécessaires à la sécurité et à la survie d'Israël, et les deux passent par le maintien (sous contrôle israélien) du corridor de Philadelphie, car cela met le Hamas sous pression, l'empêche de se réarmer, et empêche Gaza de redevenir une enclave terroriste iranienne qui peut menacer notre existence", a-t-il ajouté.

Bombardements meurtriers à Gaza

Le Hamas insiste sur l'application en l'état d'un plan annoncé le 31 mai par Joe Biden, qu'il avait accepté. Ce plan prévoit une trêve de six semaines accompagnée d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et de la libération d'otages, puis à terme d'un retrait total israélien du territoire. L'attaque du Hamas le 7 octobre en Israël a entraîné la mort de 1.205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 97 sont toujours retenues à Gaza dont 33 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

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Les représailles israéliennes, qui ont provoqué une catastrophe humanitaire et sanitaire à Gaza, y ont au moins fait 40.878 morts, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, qui ne détaille pas le nombre de civils et de combattants tués. D'après l'ONU, la majorité des morts sont des femmes et des enfants. Jeudi, au moins 12 Palestiniens dont des enfants ont été tués dans des frappes israéliennes, notamment à Gaza-ville (nord) et Rafah (sud), selon des sources médicales et des secouristes.

Raids israéliens en Cisjordanie


A la faveur de "pauses humanitaires" dans certains secteurs du territoire palestinien, l'Organisation mondiale de la Santé poursuit sa campagne de vaccination contre la polio. Après avoir administré une première dose de vaccin à près de 200.000 enfants dans le centre de Gaza, elle devait commencer jeudi sa campagne dans le sud avec l'objectif de vacciner 340.000 enfants avant de se rendre dans le nord le 9 septembre.


En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967 et séparé de Gaza, l'armée israélienne a poursuivi son offensive dans plusieurs régions, tuant au moins 36 Palestiniens depuis le 28 août, selon les autorités palestiniennes. Jeudi à Tubas (nord), cinq Palestiniens ont été tués, selon le Croissant-Rouge palestinien. L'armée a affirmé que parmi eux figurait "un important terroriste".