Quelques heures après que l'ambassadeur de Somalie au Kenya eut quitté une réunion diplomatique à Nairobi en raison de la présence d'un envoyé du Somaliland, le ministère kenyan des Affaires étrangères a regretté "la présence inappropriée" d'un drapeau du Somaliland, sans toutefois mentionner celle d'un envoyé de cette région qui a proclamé son indépendance en 1991.
"Le ministère souhaite de nouveau réaffirmer sa reconnaissance de la souveraineté d'un unique gouvernement fédéral somalien et de l'intégrité de l'Etat fédéral de Somalie", ajoute le communiqué de la diplomatie kenyane.
"Toute inconvenance ou embarras causé par cet affaire est profondément regretté", affirme le communiqué.
Ce faux pas diplomatique survient quelques jours à peine après la visite du président kényan Uhuru Kenyatta à Mogadiscio pour l'investiture du président nouvellement élu de la Somalie, Hassan Sheikh Mohamud, marquant un apaisement des relations entre les deux pays, houleuses sous le précédent président Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo.
La Somalie a également accepté vendredi de lever l'interdiction d'acheminer par avion du khat depuis le Kenya, qui était en vigueur depuis plus de deux ans.
Mogadiscio avait rompu ses relations diplomatiques avec le Kenya en décembre 2020, alors que M. Kenyatta recevait à Nairobi le président de la république autoproclamée du Somaliland, non reconnue par la communauté internationale et que Mogadiscio considère comme faisant partie intégrante de la Somalie.
Ces relations diplomatiques ont été rétablies en août 2021.
L'ambassade de Somalie à Nairobi a estimé mardi qu'il était "malheureux" que le Kenya ait "intentionnellement invité" un représentant du Somaliland à une réunion diplomatique et lui ait accordé "des privilèges égaux à ceux d'un Etat souverain malgré la protestation de l'ambassadeur somalien".
Ancienne colonie britannique, le Somaliland entretient des relations économiques avec une poignée de pays dans le monde, mais reste un îlot de stabilité en comparaison de la Somalie, ravagée par des décennies de violence politique et une insurrection islamiste meurtrière.