Le Kremlin dément toute ingérence dans la campagne électorale américaine

Le président américain Barack Obama et le président russe Vladimir Poutine au siège de l'Onu à New York, le 28 septembre 2015

Le Kremlin a démenti toute ingérence dans la campagne électorale américaine en réponse aux déclarations de Barack Obama selon qui la Russie pourrait chercher à faire gagner Donald Trump.

La nouvelle guerre froide entre Washington et Moscou a fait une entrée fracassante dans la campagne présidentielle aux Etats-Unis.

Le déclencheur serait une vaste fuite d'emails de hauts responsables du parti démocrate, rendus publics par Wikileaks à la veille de l'ouverture de la convention démocrate et qui montrent le mépris de dirigeants du parti pour Bernie Sanders, l'ex-rival d'Hillary Clinton. Rapidement, responsables démocrates et experts en piratage ont montré du doigt la Russie et ses redoutables hackers et accusé le Kremlin de chercher à nuire à Mme Clinton pour favoriser Donald Trump.

Mercredi, cela a été au tour du président américain d'évoquer, certes prudemment, la piste russe. "Tout est possible", a dit Barack Obama, interrogé par la chaîne de télévision NBC sur l'éventuelle responsabilité de la Russie dans cette affaire.

"Ce que nous savons, c'est que les Russes piratent nos systèmes. Pas seulement ceux du gouvernement, mais aussi des systèmes privés", a-t-il ajouté.

Mais au-delà de l'éventuel piratage, c'est la question de la préférence présumée de Vladimir Poutine pour Donald Trump que le président américain a imposée dans le débat.

"Je pense que Trump a bénéficié d'une couverture plutôt favorable en Russie", a déclaré M. Obama, avant de rappeler que "Donald Trump a exprimé son admiration pour Vladimir Poutine à plusieurs reprises".

La réponse russe mercredi a été ferme et catégorique. "Le président Poutine a dit à plusieurs reprises que la Russie ne s'était jamais ingérée et ne s'ingère pas dans les affaires intérieures (d'un pays), surtout pas dans les processus électoraux d'autres pays", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Moscou fait "très attention à éviter toute action, toute parole pouvant être considérée comme une ingérence directe ou indirecte dans la campagne électorale", a martelé le porte-parole.

Selon le New York Times, les agences de renseignement américaines ont la "forte conviction" que le gouvernement russe se trouve bien derrière les fuites. Elles ignorent toutefois si cette affaire relève d'un espionnage de routine ou si elle fait partie d'une opération visant à influer sur l'élection présidentielle.

Des experts mettent en garde contre les assertions trop rapides et rappellent que des pirates informatiques ont pu camoufler l'attaque pour faire accuser les Russes.

A l'origine du scandale, le fondateur de WikiLeaks Julian Assange a refusé de dévoiler ses sources. "Peut-être que la ou les sources sortiront de l'ombre. Ce pourrait être un moment intéressant, certaines personnes pourraient se retrouver dans l'embarras", a-t-il relevé dans un entretien avec CNN.

Certains médias américains ont voulu faire de Donald Trump le cheval de Troie de Vladimir Poutine, en prenant pour preuve les déclarations bienveillantes du candidat républicain à l'égard du président russe et soulignant la communauté de vues entre les deux hommes.

Vladimir Poutine s'est exprimé à deux reprises sur le candidat républicain. En juin, il a salué sa volonté de rétablir entièrement les relations entre Moscou et Washington. En décembre, il l'avait qualifié d'"homme brillant et plein de talent".

Avec AFP