Le juge d’instruction a décidé d’envoyer l’affaire en procès alors que Khalifa Sall espérait bénéficier d’une liberté provisoire après le dépôt d’une caution.
Le 5 décembre dernier, ses proches espéraient lui éviter un procès en déposant une caution après une longue période de collecte.
Aujourd’hui que cette requête a été rejeté, ces derniers réclament un procès équitable pour l’édile de la ville de Dakar.
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Un vaste élan de solidarité s’était pourtant formé pour mobiliser cette caution et obtenir la libération de Khalifa Sall comme l’indique Woré Diaw, adjointe au maire de la ville de Dakar.
"Le cautionnement c’est de l’argent, c’est des biens, des immeubles, des terrains de la famille de Khalifa, des amis et des gens qui n’ont pas connu Khalifa mais qui pense qu’il a été détenu arbitrairement. Ce sont ces gens-là qui ont participé à cette caution. Des jeunes très dévoués étaient souvent dans les rues de Dakar, dans les marchés, dans les gares routières, partout pour collecter cette caution", a-t-elle confié à VOA Afrique.
Pour le juriste Me Babacar Ndoye, le refus de cette caution peut se comprendre vu certaines dispositions juridiques
"Lorsque la mise en liberté provisoire est subordonnée au cautionnement, il faut que le versement se fasse en espèces. Ça c’est les dires du législateur sénégalais. Je considère que ce dernier à rejeter peut-être parce qu’il y a l’absence du versement en espèces tel que prévu par la loi. Mais je tiens à le dire et j’insiste qu’il y a des jurisprudences où on a versé des biens en nature", souligne-t-il.
Babacar Thioye Ba, directeur de cabinet adjoint du maire de la ville de Dakar affirme que Khalifa Sall est victime d’un acharnement depuis le début de cette affaire, cependant il espère qu’il aura un procès équitable
"Il y a non seulement un acharnement sur Khalifa pour des raisons purement politique mais surtout il y a une justice sur mesure. S’agissant du procès, nous le préparons avec sérieux, avec méthode et nous allons avec les avocats de Khalifa Sall nous battre avec tous les arguments de droit que la loi nous donne. On souhaite, pour une fois dans cette affaire, que la justice sera indépendante", explique-t-il.
Babacar Ndoye estime que ce procès est bonne occasion pour les magistrats de faire taire les critiques à l’encontre de la justice.
"Dans un Etat de droit, lorsque la justice n’est pas respecté par le corps social c’est très dangereux. Par exemple, si le pouvoir judiciaire est décriée, je pense que les magistrats doivent tout faire pour redorer leur blason et permettre au peuple sénégalais d’avoir confiance en eux. Ils doivent rendre une justice équitable aux yeux de tout le monde", ajoute-t-il.
Après plus de neuf mois d’instruction, le dossier du maire de la ville de Dakar arrive à un tournant décisif.
Khalifa Sall va comparaitre devant le tribunal correctionnel qui devra déterminer s’il est coupable des faits de détournements d'argent public- qui lui sont reprochés.
Seydina Aba Gueye, correspondant à Dakar