Jacob Mafume, déjà inculpé dans une affaire de favoritisme où il est accusé d'avoir frauduleusement alloué des terrains, y compris à sa sœur, était en liberté sous contrôle judiciaire. Il a été arrêté lundi après-midi alors qu'il se trouvait dans sa voiture en compagnie d'un témoin clé de cette première affaire.
"Il va clairement passer une deuxième nuit en prison, avant d'être présenté au tribunal", a confié à l'AFP son avocat Tonderai Bhatasara, précisant qu'aucune charge n'était encore retenue contre lui.
"Mon client s'indigne de ces délais, la police abuse clairement de la règle des 48 heures de garde à vue", a poursuivi l'avocat.
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Le maire "a été pris en flagrant délit de tentative de subornation du principal témoin de l'affaire" pour laquelle il est inquiété, alors que tout contact est précisément interdit par les conditions de sa liberté conditionnelle, a affirmé lundi le porte-parole du gouvernement, Nick Mangwana, sur Twitter.
Le maire, figure du principal parti d'opposition, le Mouvement pour un changement démocratique (MDC), a été élu en septembre.
Lors de son arrestation en novembre, dans le cadre de cette affaire d'abus de pouvoir présumé, le MDC avait dénoncé une "piètre affaire politique", estimant les éléments à charge "peu clairs". "Sa vraie infraction a été de remporter l'élection à la mairie", avait alors tweeté son parti.
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Le régime "arrête nos élus pour les intimider et les soumettre", a réagi le MDC lors de la nouvelle arrestation du maire, ajoutant: "Le régime veut le contrôle total, nous résisterons".
Harare est aux mains de figures de l'opposition au Zimbabwe depuis une décennie. Et le parti au pouvoir, le ZANU-PF, accuse fréquemment les élus du MDC de corruption et d'incompétence.