Le Mali recrute plus de 15.000 "enseignants volontaires" en pleine grève de l'Education nationale

Les notabilités des régions nord du Mali à Bamako, le 14 décembre 2019. (VOA/Kassim Traoré)

Le gouvernement du Mali a lancé lundi une procédure de recrutement de 15.300 "enseignants volontaires", une semaine après le début d'une grève dans le secteur de l'Education nationale, dont les agents réclament des augmentations de salaires.

"Il est ouvert un recrutement de 15.300 enseignants volontaires, dont 10.300 pour l'enseignement fondamental et 5.000 pour l'enseignement secondaire, pour une durée de 6 mois", peut-on lire dans un communiqué du ministère de la Jeunesse et des Sports.

La procédure de recrutement est mise en œuvre par le Centre national de promotion du volontariat au Mali, qui ne précise pas les conditions salariales de ces contrats, et non par le ministère de l'Education nationale.

Les candidats, qui ont jusqu'au 7 février pour rendre leur dossier, doivent disposer d'un diplôme adéquat pour exercer le métier d'enseignants. Les enseignants ayant pris leur retraite en 2018 et 2019 peuvent également faire acte de candidature, selon le texte.

A l'appel de huit syndicats du secteur, les enseignants maliens ont entamé le 21 janvier une grève, qui doit s'achever le 7 février, pour réclamer "l'application immédiate" aux enseignants de mesures décidées pour les fonctionnaires, à savoir une augmentation de 20% accordée en janvier 2019 et une seconde de 9% devant entrer en vigueur en janvier 2021.

Le Premier ministre, Boubou Cissé, avait quelques jours avant la grève dénoncée des "revendications de dernière minute" des syndicats, alors qu'une grande partie du budget de l'Etat est absorbé par les besoins sécuritaires dans un pays en guerre contre le djihadisme depuis huit ans.

Il avait menacé de faire appel à 15.000 enseignants au chômage "si les enseignants ne retournent pas en classe" dans les deux semaines. "Ils sont qualifiés, ils sont sans emploi et on peut les utiliser sur la base du volontariat", avait dit M. Cissé lors d'une allocution publique.

Les syndicats s'étaient irrité de propos traduisant selon eux "le mépris et la haine que le Premier ministre a toujours manifestés vis-à-vis des enseignants".