Le Maroc autorise les femmes à exercer le métier de notaire de droit musulman

Khadija Ryadi, ex-présidente de l'Association Marocaine des Droits Humains, lors d’une manifestation à Rabat, Maroc, 22 octobre 2013.

Le Maroc a décidé d'autoriser les femmes à exercer le métier d'adoul (notaire de droit musulman), réservé jusque-là aux hommes.

Dans le royaume, les adouls sont considérés comme des auxiliaires de justice habilités à rédiger des actes légaux, par exemple de mariage ou d'héritage. Il existe également des notaires proprement dit.

Le roi Mohammed VI, qui présidait lundi soir un Conseil des ministres, a chargé le ministre de la Justice d’ouvrir aux femmes la profession d'adoul et "de prendre les mesures nécessaires pour réaliser cet objectif", selon un communiqué du Palais.

Cette décision fait suite à un avis favorable du Conseil supérieur des oulémas, institution officielle chargée d'appuyer la politique religieuse du royaume.

Des médias marocains ont évoqué une "révolution juridique", qui "devrait provoquer des grincements des dents dans les milieux salafistes".

"Rien n'interdit (que des femmes deviennent adouls) sauf des mentalités sclérosées", a commenté sur sa page Facebook l'écrivaine marocaine Asma Lamrabet, qui dirige le Centre des études féminines en Islam.

Le Maroc, qui se veut le chantre d'un islam modéré, a remanié en profondeur son champ religieux ces dernières années et a ouvert aux femmes des métiers réservés jusque-là aux hommes.

Des femmes prédicateurs (mourchidate) ont ainsi été nommées dans des mosquées pour "encadrer l'enseignement religieux".

Avec AFP