L'Institut national d'anthropologie et d'histoire (INAH), un organisme d'Etat, a saisi le parquet mexicain pour poursuivre en justice la commercialisation de pièces relevant des cultures aztèque, maya, tolteca, totonaca, teotihuacana et mixteca lors d'une vente aux enchères nommée "Quetzalcóatl, serpent à plumes".
"Les biens archéologiques de notre pays sont la propriété de la nation, inaliénables, imprescriptibles et inaccessibles, et par conséquent, ils sont en dehors de tout acte de commerce", a déclaré mardi Diego Prieto, directeur de l'INAH, lors d'une conférence de presse, précisant qu'il demandait leur restitution.
Il a par ailleurs souligné que sur les 33 objets proposés dans la vente aux enchères de Christie's, "nous avons déjà déterminé" que trois "sont faux". Il s'agit selon lui de pièces "artisanales", mais pas archéologiques.
L'une des trois pièces en question, le lot 23, est un masque vraisemblablement issu de la culture teotihuacan et dont le prix est d'environ 550.000 euros. Mais selon M. Prieto, "il n'est pas de fabrication ancienne".
Les deux autres pièces litigieuses sont un masque et une grenouille sculptée, cotés respectivement 40.000 et 30.000 euros.
"La loi française pourrait s'appliquer à un moment donné, il existe des lois qui pénalisent fortement la contrefaçon", a déclaré M. Prieto.
Depuis quelques années, le Mexique a entrepris de récupérer le patrimoine historique trouvé dans des collections privées du monde entier, mais en France il a rencontré des difficultés pour récupérer les pièces en raison de sa législation.
En 2019, le Mexique a demandé en vain l'annulation d'une vente aux enchères d'art précolombien organisée par la maison française Millon.
La législation mexicaine dispose que les objets d'anciennes cultures découverts sur le territoire mexicain appartiennent à la nation.
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