Le président libérien George Weah avait annoncé le 30 mars une enquête, confiée au ministère de la Justice, à la suite de ce rapport de l'ONG Global Witness, publié le 29 mars, alléguant une présumée corruption de responsables libériens dans l'attribution de ce bloc pour la recherche pétrolière au large de Monrovia.
M. Weah, élu fin décembre à la présidence du Liberia et investi le 22 janvier, a nommé le ministre de la Justice Musa Dean pour conduire cette enquête. Mais Global Witness, tout en accueillant favorablement cette annonce, a fait part d'un conflit d'intérêts en raison des fonctions précédentes de M. Dean, directeur général de la compagnie nationale pendant une partie de la période où sont survenus les faits incriminés.
"En tant que ministre de la Justice du Liberia, je me récuse dans l'enquête ordonnée par le président (Weah) sur l'attribution par la compagnie pétrolière nationale (Nocal, en anglais) du bloc 13 (au large de Monrovia) à la compagnie Broadway Consolidated/Peppercoast (BCP, une firme anglo-libérienne) et sa vente suivante à Exxon Mobil", affirme le ministre Dean dans un communiqué publié mercredi.
>> Lire aussi : Weah affirme avoir hérité d'un Liberia sans argent
"La décision de me récuser est due au fait que j'ai exercé les fonctions de président directeur général de la Nocal entre 2004 et 2006. J'ai obtenu l'accord du président Geoges Weah pour me récuser dans cette enquête", a t-il poursuivi.
Il a expliqué sa décision par le souci d'"éviter toute ressemblance à un conflit d'intérêts" dans l'enquête et d'"assurer qu'elle sera menée dans la transparence et l'intégrité". L'enquête sera menée par une équipe sans l'implication personnelle de M. Dean.
Le bloc 13 a été d'abord octroyé par la Nocal à la compagnie BCP en 2005, une attribution ratifiée ensuite par les parlementaires libériens en 2007.
Global Witness affirme dans son rapport que d'ex-officiels libériens pourraient être illégalement liés au bloc 13 à travers la compagnie BCP.
>> Lire aussi : Les bons et les mauvais élèves de la lutte contre la corruption en Afrique
L'ONG affirme aussi que des paiements d'un montant de 35.000 dollars ont bénéficié à des officiels libériens après l'acquisition du bloc en 2013.
"Le président Weah a promis aux Libériens qu'il va lutter contre la corruption endémique au Liberia. Cette affaire est un premier test pour voir s'il va respecter cette promesse", a déclaré Jonathan Gant, un responsable de Global Witness, dans un communiqué de l'organisation publié lundi.
La lutte contre la corruption au Liberia est un des grands chantiers du président Weah.
Avec AFP