"Par la présente, je démissionne officiellement de mon poste de ministre du Travail (...) à compter du 17 février 2017 et je réaffirme ma pleine allégeance et mon engagement envers le SPLM/SPLA-IO (l'opposition, ndlr) sous la sage direction de Riek Machar", a indiqué Gabriel Duop Lam dans sa lettre de démission que s'est procurée l'AFP.
"Cela n'aura aucun impact, c'est juste un comportement individuel. Ceux qui sont partis ont le droit de partir", a réagi auprès de l'AFP le ministre de l'Information Michael Makuei, un des piliers du régime.
Le départ de M. Duop fait suite à la démission le 11 février d'un influent général, Thomas Cirillo Swaka, numéro deux de la division logistique au sein de l'état-major, qui reprochait au président et à la SPLA (l'armée gouvernementale) d'avoir "systématiquement torpillé" un accord de paix signé en août 2015 et de mener une campagne de "nettoyage ethnique".
M. Duop avait été nommé dans le gouvernement par Riek Machar en avril 2016, lorsque le chef de l'opposition était rentré à Juba pour y prendre ses fonctions de vice-président, conformément à l'accord de paix d'août 2015.
Mais les violences avaient vite repris le dessus. De violents combats avaient opposé en juillet 2016 à Juba les troupes du président Salva Kiir à celles de M. Machar. Celui-ci avait dû fuir la capitale et il vit depuis en exil en Afrique du Sud.
L'opposition s'était alors scindée en deux factions: l'une loyale à M. Machar, qui n'est plus représentée dans les institutions de transition, l'autre favorable à Taban Deng Gai, nommé vice-président du pays à la place de M. Machar.
M. Duop, qui pourrait se trouver à Khartoum, au Soudan, était lui resté au gouvernement après le remaniement qui avait accompagné la nomination de Taban Deng.
Indépendant depuis 2011, le Soudan du Sud a plongé en décembre 2013 dans une guerre civile ayant fait des dizaines de milliers de morts et plus de 3 millions de déplacés, malgré le déploiement de quelque 12.000 Casques bleus.
Cette guerre, dans laquelle des atrocités ont été attribuées aux diverses parties au conflit, oppose principalement les troupes du président Kiir aux hommes de M. Machar.
Avec AFP