Niamey appelle à créer une force régionale contre les jihadistes du Sahel

Le président nigérien Mohamed Bazoum lors de Conférence sur le changement climatique en Écosse, le 1er novembre 2021.

Le président du Niger, Mohamed Bazoum, a appelé jeudi le Nigeria à contribuer à la création d'une force militaire régionale afin de combattre l'insécurité dans la région du Sahel.

Le Niger et le Burkina Faso, deux pays proches géographiquement du Nigeria, peinent à contenir les attaques sur leurs territoires de jihadistes affiliés à l’Etat islamique et à Al-Qaïda.

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Le Nigeria a déjà aidé à mettre en place une force armée régionale, la Multinational Joint Task Force (MJTF), à laquelle participent notamment les forces armées du Tchad et du Niger, afin de combattre les militants de Boko Haram dans la région du lac Tchad.

"Nous voulons reproduire ce modèle dans les régions du Sahel", a déclaré M. Bazoum, dans un communiqué publié par la présidence du Nigeria, après avoir rencontré le président nigérian Muhammadu Buhari à Abuja, la capitale du Nigeria.

"Pourquoi ? Parce que ce modèle nous a permis de faire face à une menace commune dans le bassin du lac Tchad", a-t-il insisté.

En contribuant à la mise en place de cette force militaire régionale, le Nigeria, première économie d'Afrique et puissance régionale, réduirait le coût que représente la lutte contre l'insécurité dans la région, a-t-il ajouté.

Le Niger tente de dialoguer avec les djihadistes, dont les attaques ont touché le sud-ouest du pays, alors que la crainte de nouvelles exactions grandit. C'est le cas notamment dans la région de Tillabéri depuis l'annonce de la France de retirer ses troupes du Mali voisin.

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L'immense et instable région de Tillabéri, d'une superficie de 100.000 km2, se situe dans la zone dite "des trois frontières" entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali et est le théâtre depuis 2017 d'actions sanglantes de mouvements jihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique.

Le Burkina Faso voisin du Niger subit depuis près de sept ans une spirale de violences attribuées à des mouvements jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique, qui ont fait plus de 2.000 morts et contraint au moins 1,5 million de personnes à fuir leurs foyers.