Le Niger espère lever 17 milliards de dollars à Paris pour sa croissance et sa sécurité

Le président du Niger Mahamadou Issoufou lors de la visite de la chancelière allemande à Niamey, Niger, 10 octobre 2016. VOA/. Abdoul-Razak Idrissa

Le Niger espère lever à Paris 17 milliards de dollars de fonds publics et privés pour doper sa croissance sur 5 ans et garantir sa sécurité, dont le coût pèse sur le budget national.

Les autorités nigériennes se trouvent à Paris pour présenter leur Plan de développement économique et social (PDES) pour les années 2017-2021 lors de la Conférence pour la Renaissance économique qui se tient ce mercredi dans la capitale française et d'un forum prévu jeudi avec des investisseurs privés.

"Notre stratégie de développement va nous conduire à avoir en cinq ans une croissance soutenue de 7% en moyenne", a expliqué à l'AFP la ministre au Plan, Aichatou Boulama Kané, qui accompagne le président Mahamadou Issoufou à Paris.

Cette accélération attendue de la croissance du pays africain repose sur"la transformation du monde rural" et la contribution du secteur privé qui doit jouer "son rôle de moteur de développement de notre pays à travers des investissements massifs", a-t-elle assuré.

Le PDES est estimé à 27 milliards de dollars, dont 10 milliards sont apportés par le gouvernement nigérien.

Les deux réunions de Paris doivent permettre au pays de lever les 17 milliards restant, soit 10 milliards provenant du secteur privé et 7 milliards auprès d'institutions comme la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD) ou encore l'Agence française de développement (AFD).

"Nous avons besoin d'investissements du secteur privé dans des domaines prioritaires comme l'énergie, les routes, les aéroports et le chemin de fer que nous voulons réaliser", a expliqué la ministre.

Le secteur privé nigérien s'est engagé à apporter un milliard de dollar additionnel. "En réalité, ce sont donc 11 milliards de projets, dont 10 milliards issus du PDES", a-t-elle précisé.

La réunion de jeudi avec les investisseurs privés "est l'occasion de présenter toutes les opportunités qu'offre le Niger en matière d'investissements avec une centaine de projets porteurs", a ajouté Mme Boulama Kané.

La ministre a aussi insisté sur le besoin de soutenir la sécurité au Niger, un pays victime régulièrement d'attaques djihadistes.

"Nous avons besoin que notre sécurité soit financée", a-t-elle affirmé. "Nous considérons que les efforts que nous faisons en matière de sécurité sont bénéfiques pour l'ensemble de la sous-région", a-t-elle souligné.

"La sécurité a un coût énorme sur notre budget. Elle en représente 15%", a détaillé la ministre. "Il faudrait que nous puissions être accompagnés dans ce domaine-là pour que cette sécurité puisse être prise en compte dans le financement attendu de nos partenaires", a-t-elle affirmé.

Avec AFP