Équipes mobiles, affiches, prospectus, meetings, crieurs publics, émissions radios, distributions gratuites, seront organisés pour mener la campagne nationale qui va durer trois mois, selon les organisateurs.
Le slogan de la campagne est: "la planification familiale, un moyen d'espacement des grossesses et d'épanouissement de la famille".
"C'est une stratégie pour susciter la demande contraceptive afin d'augmenter le taux de prévalence contraceptive à 50% d'ici 2020", a déclaré, Kalla Moutari, le ministre de la Santé du Niger, qui a donné le coup d'envoi de la campagne en début de semaine à Niamey.
Depuis les années 80, le Niger a investi des sommes colossales dans les programmes de planning familiale, sans grands succès. Même l'objectif des autorités de porter le taux de contraception "à 25 % d'ici la fin 2015" a échoué.
Le taux de contraception est de 12% au Niger, selon les statistiques gouvernementales.
"Notre objectif est que tout le monde puisse connaître la planification familiale et les moyens de le faire", a expliqué Mme Saadatou Ibrahim, la responsable de Planification familiale au ministère de la Santé.
Sur le terrain, les défis restent de taille.
Les précédentes campagnes de planning familial se sont heurtées aux réticences des islamistes radicaux, de plus en plus nombreux, qui y voient des "moyens dictés par l'Occident" visant à "stopper les naissances".
La "peur des effets secondaires" et "l'infertilité" découragent des femmes à utiliser les contraceptifs, selon le ministère de la Santé.
Pourtant, la maîtrise de la démographie, fondamentale pour la santé des Nigériennes, s'avère cruciale pour l'avenir du pays.
Si sa fécondité de 7,6 enfants par femmes et une croissance démographique de 3,9% par an, ne s'infléchissent pas, le Niger comptera 40 millions d'habitants en 2034, contre quelque 20 millions aujourd'hui, alerte l'ONU.
Un niveau de population que ce pays, abonné aux sécheresses et crises de malnutrition, ne pourra pas supporter, préviennent les experts.
Or, en zone rurale, qui abrite 80% des Nigériens, avoir beaucoup d'enfants est toujours perçu comme une source intarissable de main-d'oeuvre pour exploiter des terres de plus en plus conquises par le désert.
Avec AFP