Le Nigeria fait évacuer ses ressortissants des pays frontaliers à l'Ukraine

Des étudiants nigérians attendent sur le quai de la gare de Lviv, dimanche 27 février 2022, à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine.

Le gouvernement nigérian a prévu mercredi de commencer à évacuer par avion plus de 1 000 de ses ressortissants des pays voisins de l'Ukraine, où la guerre les a contraints à fuir.

Lundi, l'Union africaine a condamné les informations selon lesquelles des Africains auraient été maltraités et, dans certains cas, privés du droit de franchir les frontières ukrainiennes pour se mettre à l'abri, déclarant qu'un tel traitement serait "scandaleusement raciste".

Trois avions affrétés par les transporteurs locaux Max Air et Airpeace partiront mercredi, avec la capacité de ramener près de 1 300 personnes, a déclaré le ministère nigérian des affaires étrangères dans un communiqué.

"Le premier groupe des évacués devrait arriver au Nigeria le jeudi 3 mars", a déclaré Gabriel Aduda, secrétaire permanent du ministère, dans le communiqué.

"Nous assurons aux Nigérians que nous travaillons 24 heures sur 24 pour que nos citoyens soient ramenés chez eux en toute sécurité", a-t-il précisé.

L'ambassadeur d'Ukraine en Afrique du Sud a déclaré cette semaine que le pays comptait environ 16 000 étudiants africains, mais beaucoup sont originaires de pays n'ayant pas d'ambassade en Ukraine, ce qui complique la situation.

Le Nigeria, le pays le plus peuplé d'Afrique, compte 5 600 étudiants en Ukraine, selon le ministère.

Mardi, le Ghana a ramené son premier groupe de 17 étudiants sur plus de 500 provenant des pays voisins de l'Ukraine.

Les gouvernements, de l'Afrique du Sud à la République démocratique du Congo, s'efforcent d'aider leurs citoyens, certains envoyant des diplomates aux frontières de l'Ukraine pour aider les étudiants qui se plaignent d'être bloqués en Ukraine.

Un million de déplacés internes

Un groupe d'une trentaine d'étudiants camerounais qui se trouvaient jusqu'à récemment dans la ville de Kirovograd, dans le centre de l'Ukraine, ont déclaré que ce n'est que ces derniers jours qu'ils ont été confrontés au racisme en Ukraine.

Avant la guerre, ont-ils déclaré à l'AFP, tout allait bien, mais après l'invasion, ils ont été tenus à l'écart des trains quittant le pays.

Les responsables polonais affirment que tout le monde a été traité de la même manière en traversant la frontière. Le service des frontières de l'Ukraine a également déclaré à l'AFP que personne n'avait été empêché de quitter le pays.

Outre les près de 680 000 réfugiés qui ont déjà quitté l'Ukraine pour les États voisins, on estime à un million le nombre de personnes qui ont fui leur domicile mais se trouvent toujours à l'intérieur du pays.