Pour le président Muhammadu Buhari, ces annonces s'inscrivent dans le cadre des mesures prises par son gouvernement pour redynamiser la profession enseignante.
Le gouvernement a également augmenté l'âge de la retraite des enseignants de 60 à 65 ans. Les enseignants se sont souvent plaints d'être mal payés insistant sur le fait que les maigres salaires décourageaient beaucoup à s'engager dans la profession de l'enseignement. Une situation qui a conduit à la baisse du niveau d'éducation dans le pays.
Le syndicat nigérian des enseignants se félicite du geste du gouvernement. Le porte-parole du syndicat Emmanuel Hwande explique que "cette nouvelle grille salariale est une demande du syndicat depuis longtemps".
Lire aussi : Plus de 22 millions de Nigérians sont au chômageParmi les autres décisions annoncées par le gouvernement: l’allocation de prêts au logement et les enfants des enseignants des écoles primaires et secondaires publiques exemptés du paiement des frais de scolarité.
Toutes ces annonces sont certes saluées mais elles soulèvent des interrogations sur leur date de mise en œuvre, dit professeur Djibrin Ibrahim du département des sciences politiques de l’Université d’Abuja.
"Je crains que ce soit peut-être une simple promesse. Puisque nous savons tous qu’en ce moment le gouvernement nigérian souffre du manque de revenus. Donc [il n'a pas] la capacité de payer cette nouvelle grille salariale".
Des inquiétudes que partagent certains leaders des organisations de la société civile comme Hamza Lawal du CODE.
"Je suis inquiet parce que nous nous battons toujours contre la pandémie. Et connaissant bien que notre économie est faible, on pourrait retomber dans une récession. Je me demande comment le gouvernement fédéral va réunir des fonds nécessaires pour assurer que la rémunération des enseignants et cette nouvelle politique soient appliquées".
Lire aussi : Quatre mois d'arriérés de salaire pour les enseignants nigérians du privéC’est aussi l’avis de Faith Nwadishi de l’ONG l’initiative pour la transparence des industries extractives. "Maintenant que cette annonce a été faite, elle devait prendre effet immédiatement. Mais cela ne figure pas dans le présent budget. Qu’est ce qui nous rassure que sa mise œuvre sera effective?", s'interroge-t-elle.
L’initiative du président ne fait pas l’unanimité pour le moment parmi les 36 Etats de la fédération.
Certains Etats comme Kano dans le Nord, Kogi au Centre et Delta dans le Sud affirment qu’ils vont étudier ces annonces. Mais l'État de Lagos a déjà fait savoir que le gouvernement fédéral ne peut pas dicter aux États ce qu'il faut payer à leurs enseignants.
Les enseignants réclament depuis plusieurs années une augmentation de salaires et une amélioration de leurs conditions de travail.