Le pape François se rendra dans une mosquée, un camp de réfugiés et un bidonville en Afrique

Le pape François se rendra dans un camp de réfugiés et une mosquée en Centrafrique, ainsi que dans un bidonville au Kenya au cours de sa tournée prévue en Afrique le mois prochain, a annoncé samedi le Vatican, publiant un itinéraire à risques pour sa sécurité.

Le souverain pontife se rendra au Kenya du 25 au 27 novembre, passera les deux jours suivants en Ouganda avant de rejoindre la Centrafrique, dernière étape de son voyage qui s'achèvera le 30 novembre.

Les trois pays, qui comptent d'importantes communautés catholiques, sont secoués par des conflits ou des violences, ce qui augmente les risques d'attentat pour le chef de l'Eglise catholique romaine.

A Nairobi, la capitale kényane, François visitera le bidonville de Kangemi, qui compte environ 100.000 habitants, dont 20.000 appartiennent à la paroisse catholique locale.

Bien que Jorge Bergoglio ait souvent arpenté les bidonvilles de Buenos Aires, capitale de son Argentine natale, sa tendance à s'affranchir sans prévenir des itinéraires sécurisés pour se mêler à la foule devrait donner des maux de tête à ses gardes du corps.

Les insurgés islamistes shebab somaliens ont mené au Kenya des attaques de grande ampleur, comme la tuerie de l'université de Garissa en avril (148 morts), ou celle du centre commercial Westgate à Nairobi en 2013 (67 morts).

Le pape rencontrera des représentants des différentes communautés religieuses du Kenya, dans le but de promouvoir le dialogue interreligieux.

En Ouganda, le pape François commémorera à Entebbe, à une quarantaine de km de la capitale Kampala, la canonisation par Paul VI en 1964 des premiers saints africains - 22 jeunes tués en 1878 sur ordre du pouvoir local pour avoir refusé de renoncer à le foi chrétienne.

Bien que relativement stable, l'Ouganda a comme le Kenya été visé par les shebab dans le passé à cause de sa participation à la force africaine qui combat les islamistes en Somalie.

A Bangui, en Centrafrique, Jorge Bergoglio se rendra dans un camp de réfugiés et dans la mosquée centrale de la ville, Koudoukou, pour rencontrer des responsables de la communauté musulmane. Cette tournée s'achèvera par une messe dans le stade Barthelemy Boganda.

Là aussi, la sécurité posera problème: le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par la rébellion à dominante musulmane Séléka a plongé l'ex-colonie française dans sa plus grave crise depuis son indépendance en 1960, déclenchant des tueries de masse entre communautés musulmanes et chrétiennes en 2013 et 2014.

La sécurité au Vatican a été renforcée en février, à cause de la crainte d'attaques terroristes après des menaces de djihadistes. Le nouveau chef des Gardes suisses a confirmé que des mesures supplémentaires avaient été prises pour assurer la sécurité du pape François.

Avec AFP