La parquet de Kolda fait appel de la condamnation d'un imam pour "apologie du terrorisme"

L'imam condamné, Ibrahima Sèye, était poursuivi pour apologie du terrorisme, incitation à la désobéissance militaire et à l'intolérance religieuse.

L'imam sénégalais avait été condamné à un an de prison le 1er juin pour "apologie du terrorisme". Le parquet considère la sentence insuffisamment sévère.

"Il y a bien interjection d'appel effectuée par le procureur depuis le 3 juin", a déclaré à l'AFP Abdoulaye Diouf, substitut du procureur de Kolda, la ville du sud du Sénégal dont le tribunal de grande instance a prononcé cette condamnation.

Dans des propos rapportés la semaine dernière par les médias, le président sénégalais Macky Sall avait jugé la peine pas assez sévère, souhaitant que le ministère public fasse appel.

Le procureur avait requis en mai cinq ans de prison contre l'imam Ibrahima Sèye, 38 ans, par ailleurs professeur d'histoire-géographie dans un lycée de Kolda.

M. Sèye fait partie de la dizaine de personnes, dont plusieurs imams, arrêtées en octobre, pour, selon une source de sécurité sénégalaise, "affinités avérées avec Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) et l'Etat islamique" (EI).

Interrogé par le président du tribunal, à l'audience du 11 mai, sur ses propos lors d'un prêche prononcé en septembre 2015 dans un lieu de culte, l'imam Sèye avait affirmé avoir agi au nom de l'islam et contre "l'impérialisme occidental et américain", évoquant "le choc des civilisations et des religions".

Dans ce sermon, dont un enregistrement sur CD avait été présenté à l'audience, il avait affirmé que "tous les militaires envoyés au Mali sont des mécréants", en référence notamment au contingent sénégalais de la force de l'ONU dans ce pays.

A la barre, Ibrahima Sèye avait assumé ces propos: "Un militaire qui va combattre en terre musulmane est un mécréant et celui qui combat sous un autre étendard que l'islam ira en enfer", avait-il déclaré.

Ibrahima Sèye était poursuivi pour apologie du terrorisme, incitation à la désobéissance militaire et à l'intolérance religieuse.

Le Sénégal, jusqu'à présent épargné par les attentats jihadistes, a renforcé les mesures de sécurité devant les hôtels et de nombreux bâtiments publics après ceux qui ont frappé d'autres pays d'Afrique de l'Ouest depuis le début de l'année.

Avec AFP