Le parti au pouvoir conteste aussi le résultat des élections au Zimbabwe

Le président zimbabwéen élu Emmerson Mnangagwa lors d'une conférence de presse à Harare, le 3 août 2018.

La ZANU-PF a saisi la justice pour contrecarrer le recours de l'opposition qui réclame l'annulation de la courte victoire du chef de l'Etat Emmerson Mnangagwa à la présidentielle du mois dernier.

Le parti a déposé les documents de sa contre-requête auprès de la Cour constitutionnelle, le tribunal qui étudie déjà le recours du parti d'opposition MDC.

Celui-ci considère que les élections du 30 juillet ont été truquées en faveur de M. Mnangagwa, l'ancien vice-président de Robert Mugabe. Il accuse le ZANU-PF et la commission électorale de fraude pour ce premier scrutin au Zimbabwe depuis le départ forcé de l'ex président Mugabe en novembre dernier.

"Nous avons déposé nos documents s'opposant à la requête du MDC", a annoncé un porte-parole du ZANU-PF, Paul Mangwana. "C'est maintenant au tribunal de trancher", a-t-il précisé.

Selon les résultats officiels, M. Mnangagwa, ancien bras droit de Robert Mugabe, le père de l'indépendance resté 37 ans pouvoir, a obtenu 50,8% des voix contre 44,3% pour Nelson Chamisa, le candidat du MDC.

L'investiture de M. Mangagwa, initialement prévue dimanche dernier, a été reportée jusqu'au verdict du tribunal.

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Le président sortant avait promis des élections libres et équitables, qui tourneraient la page de la gouvernance d'une main de fer de M. Mugabe. Mais le scrutin a été marqué par la répression de militants de l'opposition, des allégations de fraude et, deux jours après le scrutin, l'armée a tiré sur des manifestants de l'opposition, faisant au moins six morts.

Le recours du MDC a peu de chance d'aboutir étant donné le parti pris historique des tribunaux en faveur de la ZANU-PF, le parti au pouvoir depuis la fin, en 1980, de la colonisation britannique, selon des analystes.

La Cour constitutionnelle a 14 jours pour trancher après le dépôt du recours de l'opposition le 10 août.

Avec AFP