Le parti d'opposition dissous va se pourvoir en cassation en Guinée équatoriale

Le palais de justice de Malabo, le 25 janvier 2015.

Le principal parti d'opposition en Guinée équatoriale, Citoyens pour l'innovation (CI), qui a été dissous lundi par la justice équato-guinéenne, va se pourvoir en cassation devant la Cour suprême de justice.

"Les avocats du parti CI déposeront dans les délais un recours en cassation auprès de la Cour suprême de justice" de Guinée équatoriale, a déclaré son dirigeant Gabriel Nse Obiang.

"J'ai appelé les militants au calme et je leur ai demandé de ne pas réagir car c'est ce que cherche le régime pour les tuer", a-t-il ajouté.

Lundi, le parti a été dissous et 21 de ses membres ont été condamnés à plus de trente ans de prison, lors d'un procès de 147 militants de CI à Mongomo, sur la partie continentale du pays et fief du président Teodoro Obiang Nguema. Les autres accusés ont été libérés.

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"Nous savons que la justice en Guinée équatoriale est manipulée par le président Obiang, qui a dicté la sentence de dissolution de CI", a accusé M. Nse Obiang.

Si rien n'aboutit devant la justice guinéenne, CI ira "devant les tribunaux internationaux (car) Obiang a commis des crimes contre l'humanité et des crimes d'Etat", a-t-il affirmé, rappelant la mort du militant Santiago Ebee Ela en prison en janvier, selon lui "à la suite de torture".

Citoyens pour l'Innovation avait gagné le seul siège au Parlement non acquis au pouvoir, lors des élections législatives de novembre. Depuis ce scrutin, "les restrictions de liberté et arrestations, en particulier d'opposants politiques, se poursuivent sans discontinuer" dans le pays, selon l'Union européenne.

"Le régime a vu notre force lors des élections du 12 novembre 2017, le gouvernement sait que CI peut gagner les élections, c'est pourquoi il ont décidé de dissoudre le parti", a estimé M. Nse Obiang.

Le deuxième parti d'opposition de Guinée équatoriale, le parti Convergence pour la démocratie sociale (CPDS), a pour sa part dénoncé dans un communiqué un "plan consciencieusement tracé par le général Obiang pour en finir avec l'opposition critique et revenir au système de parti unique".

La Guinée équatoriale, un des plus gros producteurs de pétrole d'Afrique subsaharienne, mais dont la grande majorité des 1,2 million d'habitants vit dans la pauvreté, est dirigée de façon autoritaire par le président Obiang Nguema depuis 1979.

Avec AFP