Le point sur l'invasion de l'Ukraine par la Russie

Un policier de Kiev monte la garde depuis les étages d'un immeuble.

Situation sur le terrain, réactions internationales, sanctions : le point sur l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

CIJ : Moscou refuse de suspendre son offensive

Le Kremlin a rejeté jeudi la décision de la Cour internationale de justice (CIJ), plus haut tribunal de l'ONU, qui a ordonné la veille à la Russie de suspendre immédiatement ses opérations militaires en Ukraine.

Le porte-parole du Kremlin a souligné que les deux parties devaient être d’accord pour qu'une telle décision puisse être mise en oeuvre et que ce n'était pas le cas.

Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a accusé la Russie de "faire semblant de négocier" un cessez-le-feu tout en continuant à "faire parler les armes".

L'ONG Human Rights Watch a par ailleurs demandé à l'Ukraine de cesser de mettre en scène les prisonniers de guerre russe car cela viole les conventions de Genève.

Plus de trois millions de réfugiés

Plus de 100.000 réfugiés sont venus s'ajouter en 24 heures aux trois millions de personnes qui ont déjà fui l'Ukraine et les combats déclenchés par l'invasion de l'armée russe le 24 février, selon le décompte de l'ONU publié jeudi.

L'ONU a également recensé environ deux millions de déplacés à l'intérieur du pays. La moitié des réfugiés sont des enfants.

Théâtre bombardé à Marioupol

Les autorités ukrainiennes ont affirmé que la Russie avait détruit mercredi un théâtre dans lequel plus d'un millier de personnes s'étaient réfugiées dans la ville assiégée de Marioupol, le bilan humain restant à ce stade indéterminé.

"L'entrée de l'abri est bloquée par les débris. Les informations sur les victimes sont en cours de vérification", a précisé la mairie. Le ministère russe de la Défense a démenti ce bombardement, l'attribuant au bataillon nationaliste ukrainien Azov, comme il l'avait fait la semaine dernière après le bombardement d'une maternité.

Nouvelle frappe à Kiev

Les débris d'un missile abattu au-dessus de Kiev ont entraîné jeudi la mort d'au moins une personne et fait trois blessés, ont indiqué les services de secours, l'armée russe ne relâchant pas la pression autour de la capitale ukrainienne.

Les troupes russes tentent toujours d'encercler la ville et ont multiplié depuis le début de la semaine les frappes contre des zones résidentielles, faisant au moins six morts.

Zelensky dénonce un nouveau "Mur"

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a reçu jeudi matin une ovation debout du Bundestag allemand avant une intervention vidéo au cours de laquelle il a exhorté l'Allemagne à abattre le nouveau "Mur" érigé en Europe contre la liberté depuis l'invasion russe de l'Ukraine.

Au lendemain d'un discours en vidéo devant le Congrès américain, le dirigeant ukrainien devait renouveler son appel à une aide militaire supplémentaire allemande. La guerre en Ukraine va diviser par deux la croissance allemande en 2022, a par ailleurs prédit jeudi l'institut IfW.

Moscou dit éviter le défaut

La Russie a assuré jeudi avoir payé une première échéance de remboursement d'obligations, éloignant dans l'immédiat la possibilité d'un défaut de paiement, alors que ses avoirs à l'étranger sont gelés par des sanctions occidentales.

"L'ordre de paiement sur le remboursement d'intérêts d'obligations (...) d'une valeur totale de 117,2 millions de dollars (...) a été effectué", a indiqué le ministère russe des Finances.

La croissance mondiale affectée par la guerre (OCDE)

La guerre en Ukraine risque de coûter un point à la croissance mondiale en un an si ses effets sur les marchés énergétiques et financiers s'avèrent durables, a averti jeudi l'OCDE dans un rapport, et pourrait pousser l'inflation d'environ 2,5 points supplémentaires.

Un navire coulé en mer Noire

Un navire marchand battant pavillon panaméen a été coulé par des tirs de missiles russes en mer Noire, et deux autres ont été endommagés, a annoncé mercredi l'administrateur de l'Autorité maritime du Panama, Noriel Arauz.

"La marine de guerre russe" interdit à 200 à 300 navires de différentes nations de "sortir de la mer Noire", a-t-il dénoncé.