"Il nous a été ordonné de ne pas recevoir sur le sol guinéen cet artiste dont j'ignore même le nom. Il paraît qu'il s'appelle Seba ou Keba", a expliqué à l'AFP un responsable des forces de sécurité.
"Il n'a pas été autorisé à venir ici en Guinée organiser des conférence ou des discours publics qui dérangent", a-t-il ajouté.
Le militant de la cause noire confirme lui-même aussi son expulsion sur sa page Facebook.
"Le néocolonialisme ne tombera pas seulement en luttant contre l'impérialisme occidental. Il tombera aussi en luttant politiquement, démocratiquement, et pacifiquement, contre ces prédateurs africains qui occupent ces postes de chefs de l'Etat", écrit Kémi Séba sur son mur de Facebook.
>> Lire aussi : Kémi Séba expulsé du Sénégal pour "menace grave pour l'ordre public"
Début septembre, Kémi Séba, plusieurs fois condamné en France pour incitation à la haine raciale, avait été expulsé du Sénégal, où il résidait, vers la France pour avoir brûlé publiquement un billet de 5.000 francs CFA (7,6 euros).
"Notre mouvement +Le peuple n'en veut plus+, en collaboration avec 'Urgence Panafricaniste', avait invité Kémi Séba à une rencontre internationale des sociétés civiles panafricaines prévue ici à Conakry", a expliqué à l'AFP l'artiste et défenseur des droits de l'homme guinéen Elie Kamano.
M. Séba souhaitait "dénoncer le clientélisme, le favoritisme, l'acharnement de la Cour pénale internationale (CPI) contre les dirigeants africains, le franc CFA", a ajouté le responsable du mouvement "Le Peuple n'en veut plus".
Des dizaines de ses fans s'étaient rassemblés sur le parking de l'aéroport de Conakry pour l'attendre et organiser un cortège jusqu'à son hôtel, a-t-il précisé.
>> Lire aussi : Le parquet sénégalais fait appel de la relaxe de Kémi Séba
Des voix, dont l'ancien ministre guinéen de la Culture, Siaka Barry, se sont élevées pour condamner le refoulement du franco-béninois mais ont appelé les jeunes Guinéens au calme.
Avec AFP