Le pouvoir appelle à une négociation à Madagascar

Le Président malgache Hery Rajaonarimampianina à Addis Abeba le 29 janvier 2018.

Le parti du président malgache Hery Rajaonarimampianina s'est déclaré samedi favorable à une négociation avec l'opposition pour sortir de la crise qui les oppose, au lendemain de la décision de la Haute cour constitutionnelle ordonnant la formation d'un gouvernement de coalition.

"La décision de la Haute cour constitutionnelle nous appelle à une négociation, alors nous sommes ouverts à toute négociation", a indiqué le député Philobert Milavonjy Andriasy devant plus de 2.000 partisans du chef de l'Etat réunis dans un stade d'Antananarivo.

Depuis plus d'un mois, l'opposition occupe la rue pour exiger la démission de M. Rajaonarimampianina, au pouvoir depuis 2013, accusé de vouloir la faire taire avant les prochaines élections générales.

Saisie d'une demande de destitution du président, la plus haute instance judiciaire malgache ne s'est pas prononcée.

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Mais elle est intervenue spectaculairement dans la crise en le sommant de dissoudre l'actuel cabinet et de nommer sous sept jours un nouveau Premier ministre dont la nouvelle équipe devra refléter proportionnellement les résultats des dernières élections législatives de 2013.

La Haute cour a également donné un coup d'accélérateur au calendrier électoral en requérant l'organisation des prochains scrutins présidentiel et législatifs dès la "saison sèche", entre mai et septembre.

Les deux tours de ces élections étaient jusque-là programmés en novembre et décembre.

Les magistrats a toutefois laissé au pouvoir et à l'opposition un délai de dix jours pour parvenir d'eux-mêmes à un "accord politique" de sortie de crise. Si non, sa décision s'imposera.

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Si le parti HVM du président s'est déclaré ouvert aux discussions, il a toutefois clairement indiqué samedi qu'il s'estimait majoritaire et qu'il proposerait la nomination d'un nouveau Premier ministre de son camp.

"Aujourd'hui n'est que le commencement, mais on va faire le tour de Madagascar pour montrer que nous sommes majoritaires", a dit le chef du parti HVM et président du Sénat, Rivo Rakotovao.

Dès vendredi soir, un des partis de l'opposition, le Mapar dirigé par l'ancien président Andry Rajoelina, a revendiqué la place de Premier ministre en arguant de sa majorité relative sur les bancs du Parlement.

Plusieurs centaines de partisans de l'opposition se sont réunis samedi place du 13-Mai pour exiger le départ du chef de l'Etat.

"La lutte continue, on ne sera pas satisfaits tant que Rajaonarimampianina et son entourage restent en place", a lancé la députée Hanitriniaina Razafimanantsoa.

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Le président sortant n'a pas annoncé s'il allait briguer un second mandat cette année mais ses partisans l'ont invité samedi à se déclarer au plus vite.

"Nous vous demandons, M. Hery Rajaonarimampianina, d'annoncer votre candidature", a lancé devant la foule du stade Coliséum le sénateur Riana Andriamandavy.

En revanche, les deux principaux chefs de l'opposition, Marc Ravalomanana, président de 2002 à 2009, et M. Rajoelina, au pouvoir de 2009 à 2014, ont déjà laissé entendre qu'ils étaient prêts à se lancer dans la bataille.

Ces deux anciens ennemis font aujourd'hui cause commune contre le régime en place.

Avec AFP