Le Premier ministre algérien limogé trois mois après sa nomination

Le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune à Alger, le 3 avril 2017.

Le présidence algérienne annonce la révocation du Premier ministre Abdelmadjid Tebboune et son remplacement par Ahmed Ouyahia qui était jusqu'ici chef de cabinet du chef de l'Etat.

Le Premier ministre algérien Abdelmadjid Tebboune a été démis mardi de ses fonctions trois mois après sa nomination à la tête du gouvernement, a annoncé la présidence, citée par les médias officiels.

"Le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a mis fin aux fonctions du Premier ministre Abdelmadjid Tebboune et a nommé Ahmed Ouyahia", jusqu'ici chef de cabinet du chef de l'Etat, a précisé la présidence dans un communiqué reproduit par l'agence APS.

M. Tebboune avait été nommé Premier ministre le 24 mai, dans la foulée des élections législatives du 4 mai en Algérie, remportée par le Front de libération nationale (FLN) de M. Bouteflika, parti au pouvoir depuis l'indépendance du pays en 1962.

A la surprise générale, il avait remplacé à la tête du gouvernement - dans lequel il était ministre de l'Habitat - Abdelmalek Sellal, considéré comme l'homme de confiance du chef de l'Etat.

M. Tebboune, 71 ans, laisse sa place à M. Ouyahia, qui avait rang de ministre d'Etat et est considéré comme l'un des hommes forts du régime algérien.

Ahmed Ouyahia est également le patron du Rassemblement national démocratique (RND), deuxième parti d'Algérie et allié crucial du FLN.

"La vision du Premier ministre ne cadrait pas avec la vision du président", a expliqué à l'AFP une source gouvernementale ayant requis l'anonymat, faisant également état de problèmes de "communication" entre les deux hommes.

Les médias privés algériens s'étaient fait l'écho ces derniers jours d'une "sévère" lettre de "recadrage" adressée par M. Bouteflika à son Premier ministre, critiquant notamment les récentes mesures limitant les importations de nombreux produits.

Selon le politologue Rachid Tlemçani, M. Tebboune "a essayé de toucher aux intérêts de certains oligarques qui appartiennent au clan présidentiel" et a été victime d'une "lutte des clans" à la tête de l'Etat.

Avec AFP