Le Premier ministre en sursis du Lesotho dénonce une tentative de coup d'Etat

Le Premier ministre du Lesotho, Thomas Thabane, à gauche, et son épouse Maesaiah comparaissent devant le tribunal de Maseru, le 24 février 2020.

Le Premier ministre du Lesotho Thomas Thabane, en sursis depuis qu'il est mis en cause dans le meurtre de son ex-femme, a ordonné vendredi à la police d'ouvrir une enquête contre son parti et l'opposition, qu'il accuse de vouloir le renverser.

A la tête du petit royaume depuis plus de deux ans, M. Thabane, 80 ans, est soupçonné par la justice de son pays d'être impliqué dans l'assassinat le 14 juin 2017 de son épouse de l'époque, Lipolelo Thabane, avec laquelle il était alors en instance de divorce.

Le Premier ministre devrait être bientôt formellement inculpé pour sa participation à cette affaire.

Son épouse actuelle Maesaiah Thabane, 43 ans, a déjà été formellement accusée en février du meurtre de sa rivale et placée en liberté sous caution.

Lire aussi : Lesotho : le parti au pouvoir exige la démission du Premier ministre d'ici jeudi

Privé du soutien de son parti, la Convention de tous les Basotho (ABC), depuis que l'affaire a éclaté sur la place publique, Thomas Thabane a annoncé en février sa démission "d'ici à la fin juillet".

Une perspective un peu trop lointaine, selon l'ABC et plusieurs partis d'opposition, qui ont annoncé vendredi être parvenus à un accord pour remplacer l'actuelle équipe ministérielle dès que possible.

"Une nouvelle coalition a été formée, nous avons le soutien nécessaire pour former un gouvernement", a déclaré le vice-président de l'ABC, le Pr Nqosa Mahao.

Juste avant cette déclaration, le toujours Premier ministre a annoncé à la télévision avoir "ordonné aux chefs des forces de sécurité d'enquêter sur ces actes terroristes et de s'assurer qu'une plainte était déposée contre ceux qui mènent cette campagne".

Cette affaire de meurtre au sommet de l'Etat ébranle depuis des mois le petit royaume du Lesotho, à l'histoire politique instable rythmée de coups d'Etat militaires.

Lire aussi : Lesotho: un assassinat au sommet de l'Etat qui "traumatise" le pays

Le Parlement a récemment adopté une loi interdisant à M. Thabane d'appeler à de nouvelles élections au cas où les députés voteraient une motion de censure contre lui.

Le Lesotho a été placé sous confinement total jusqu'au 21 avril pour cause d'épidémie de coronavirus.