Le président de Volkswagen Amérique du Nord informé des logiciels truqueurs début septembre

Michael Horn, président de Volkswagen en Amérique du Nord à New York le 21 septembre 2015

Le président de Volkswagen en Amérique du nord, Michael Horn, a déclaré jeudi avoir été mis au courant des logiciels truqueurs destinés à contourner les normes anti-pollution américaines début septembre, soit quelques jours avant que les autorités américaines rendent publiques leurs enquêtes.

Interrogé par le Congrès américain sur la date à laquelle il avait eu connaissance de l'existence de logiciels truqueurs installés sur certains modèles diesel, M. Horn a répondu: "aux alentours de la réunion du 3 septembre" 2015 entre le groupe automobile et un régulateur californien. "Quelques jours auparavant", a-t-il ajouté.

Les autorités américaines, notamment l'agence de protection de l'environnement américaine (EPA), avaient accusé le 18 septembre Volkswagen d'avoir installé un logiciel truqueur sur des voitures diesel, permettant de tromper les contrôles anti-pollution. Peu après, le groupe aux douze marques admettait que onze millions de voitures de par le monde, dont huit millions en Europe, en étaient équipées. Depuis, de nombreuses enquêtes ont été ouvertes dont une parlementaire, nombre d'élus américains voulant savoir qui a eu l'idée du logiciel truqueur et l'a mise en œuvre, quand exactement, et quand les hauts dirigeants du groupe allemand ont été mis au courant.

Dans le texte écrit de son témoignage mis en ligne mercredi sur le site du Congrès, M. Horn s'était montré plus ambigu. "Au printemps de 2014 (...) on m'a dit qu'il y avait une non-conformité des émissions qui pouvait être corrigée. Je suis informé que les régulations de l'EPA comprennent plusieurs sanctions pour non-respect des normes d'émission", y déclarait-il. Ces propos ont conduit nombre d'experts à penser qu'il était informé du problème des logiciels truqueurs plus d'un an et demi avant que celui-ci ne soit rendu public. Mais jeudi, il a tenu à clarifier ses déclarations devant les élus américains, très remontés contre le constructeur. "Je veux être clair : quand j'avais été mis au courant de la procédure de l'EPA, on ne m'avait pas dit et je n'avais moi-même aucune raison de suspecter ou de croire que nos véhicules étaient équipés d'un (tel) logiciel", a affirmé le responsable qui a par ailleurs présenté les "sincères excuses" du groupe.

Interrogé pour savoir s'il estimait avoir été personnellement trompé sur la question des logiciels truqueurs, M. Horn a répondu laconiquement: "oui".

Avec AFP