Le président Déby met en garde les citoyens corrumpus

Vue de N'Djamena, au Tchad, le 18 mars 2017. (VOA/André Kodmadjingar)

Pour faire face à la crise financière que traverse le Tchad, le président Déby entend passer à une vitesse supérieure. Après des mesures d’austérité, il vient de déclarer la guerre aux présumés détourneurs des deniers publics à l'occasion de la prière nationale pour la paix, organisée par les dirigeants religieux dimanche.

Le président Déby, ne rate jamais une seule occasion de promettre la justice et l’égalité au peuple tchadien.

Il a promis le châtiment aux prédateurs de la République lors de la prière nationale pour la paix.

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Reportage d'André Kodmadjingar, correspondant à N'Djamena pour VOA Afrique

"Les actes illicites sont visibles, tous les prédateurs de la République doivent comprendre que leurs actes ne resteront pas impunis, chacun doit vivre avec son salaire et justifier ses biens par rapport à leurs salaires", a déclaré le président de la République.

Pour Narmadji Céline, porte-parole de la coalition "Trop c’est Trop", un regroupement des organisations de la société civile, cette déclaration n’est qu’une diversion.

"Pendant plus de 25 ans, qu'est-ce que Déby a dit et a eu un effet sur la vie des Tchadiens", lance-t-elle.

Idem du côté de l’opposition : au cours d’une conférence de presse organisée ce week-kend à N’Djamena, la (CPDC) coordination des partis politiques pour la défense de la constitution ne croit plus à Déby. Gali Ngoté Gata en est le porte-parole : "peut-on penser que la 25e année il sera plus sincère ?", se questionne-t-il, soulignant que c'est un échec pour le Tchad.

Le coordonnateur du collectif citoyen "Tourner la Page" Ahmet Gombo Ahmet prend acte de cette déclaration et encourage le chef de l’Etat à tenir ferme pour en découdre avec les voleurs de la république. Car dit-il, le vol est en train d’être institutionnalisé au Tchad.

Beaucoup de Tchadiens se demandent si ces actes illégaux seront jugés par la Cour spéciale qui sera mise sur pied dès le 1er trimestre de l’année en cours, annoncé dès l’entame de son nouveau quinquennat ? Une Cour qui d’ailleurs tarde à se mettre en place.

André Kodmadjingar, correspondant à N'Djamena