M. Abdullahi Mohamed a décrété mardi "catastrophe nationale" la grave sécheresse qui ravage son pays et qui, selon les agences humanitaires, menace de famine quelque trois millions de personnes.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti lundi que la Somalie risquait de sombrer dans sa troisième famine en 25 ans. La dernière famine en date en Somalie, en 2011, résultat d'une précédente grave sécheresse dans la Corne de l'Afrique aggravée par le conflit avec l'insurrection islamiste shebab, y avait tué 260.000 personnes.
Située dans la Corne de l'Afrique et privée d'État digne de ce nom depuis plus de deux décennies, la Somalie est, avec le Yémen et le Nigeria, l'un des trois pays au bord de la famine, déjà déclarée au Soudan du Sud où elle touche 100.000 personnes.
Plus de 20 millions de personnes risquent de mourir de faim dans ces quatre pays.
L'OMS estime qu'en Somalie plus de 6,2 millions de personnes - soit la moitié de la population - ont besoin d'une aide humanitaire d'urgence, dont près de trois millions qui souffrent de la faim.
Selon l'agence onusienne, plus de 363.000 enfants sont gravement mal nourris, parmi lesquels les 70.000 les plus sévèrement dénutris ont besoin d'urgence d'une aide vitale.
La sécheresse a conduit à une propagation des diarrhées aiguës, du choléra et de la rougeole et près de 5,5 millions de personnes risquent de contracter des maladies transmises par l'eau.
Selon un système mondial de classification, l'échelle IPC, la famine est déclarée dès que plus de 20% de la population d'une région a un accès très limité à la nourriture de base, que le taux de mortalité est supérieur à deux personnes pour 10.000 par jour et qu'une malnutrition aiguë touche plus de 30% de la population.
Avec AFP