Le procès de Simone Gbagbo à nouveau reporté

Un vendeur des journaux tient un numéro du Nouveau Courrier avec en manchette l'ancienne première dame Simone Gbagbo (2e à gauche, sur le journal), à Abidjan, le 10 mars 2015.

Le procès pour crimes contre l'humanité de l'ex-Première dame de Côte d'Ivoire Simone Gbagbo a été de nouveau reporté à jeudi pour permettre au bâtonnier de présenter à la Cour la liste des avocats commis d'office pour assurer sa défense après le retrait de ses conseils.

A peine ouverte, l'audience a été suspendue par le juge Boiqui Kouadjo "jusqu'à jeudi, le temps pour permettre au bâtonnier de produire la liste des avocats.

"Nous sommes avancés dans les pourparlers et je pense que deux jours sont suffisants pour nous permettre d'apporter une solution adéquate à l'attente de la Cour", a déclaré à la presse le représentant du bâtonnier, Me Luc Adjé.

Fin novembre, Me Ange Rodrigue Dadjé, l'avocat de l'ex-Première dame, avait quitté la salle d'audience pour protester contre l'attitude du tribunal qui a rejeté la demande de la défense qui exige depuis des semaines la comparution de nombreuses personnalités de la crise ivoirienne.

Parmi les personnalités que la défense veut voir à la barre: l'actuel président de l'Assemblée nationale et ancien chef de la rébellion Guillaume Soro, l'ancien Premier ministre Jeannot Kouadio Ahoussou et l'ex-chef de l'armée, le général Philippe Mangou.

Mme Gbagbo est jugée depuis le 31 mai pour son implication présumée dans des tirs d'obus sur le marché d'Abobo, un quartier favorable à Alassane Ouattara, le rival de son mari à la présidentielle de novembre 2010, et pour sa participation à une cellule qui organisait des attaques menées par des milices et des membres des forces armées proches du régime.

Ces crimes ont été commis lors de la crise post-électorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3.000 morts en cinq mois dans le pays après le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de M. Ouattara à la présidentielle de novembre 2010.

Simone Gbagbo purge déjà une première peine de 20 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l'Etat", prononcée en 2015.

Avec AFP