Le procès des partisans du mouvement de contestation à nouveau ajourné au Maroc

Des proches du leader du mouvement marocain de la contestation manifestent devant la cour d'appel Casablanca, Maroc, 12 septembre 2017.

Le procès des militants du Hirak, mouvement de contestation né l'an dernier dans le nord du Maroc, a été une nouvelle fois ajourné mardi par la justice marocaine, alors que leurs soutiens s'inquiètent pour leur santé.

Un des prévenus qui comparaissait devant la cour d'appel de Casablanca avec 20 autres militants et sympathisants du "Hirak" s'est évanoui dans la salle d'audience et a été évacué en ambulance, a constaté un journaliste de l'AFP.

Dans une ambiance houleuse, marquée par de vifs échanges entre les avocats, la cour venait de décider d'ajourner l'audience au 24 octobre. C'est le troisième report des débats.

"Ce procès prend beaucoup de temps et va créer une situation de tension, de malaise (...). Nous n'avons pas besoin de ça", a déclaré un des avocats de la défense Mohammed Ziane, exprimant le souhait d'une intervention du roi Mohammed VI "pour résoudre la crise".

Les 21 accusés, âgés d'une vingtaine d'années pour la plupart, ont été arrêtés entre fin mai et juin à Al-Hoceïma (nord), épicentre du mouvement de contestation, et transférés à la prison Oukacha à Casablanca.

Poursuivis pour "atteinte à la sécurité intérieure de l'État", "tentatives de sabotage, de meurtre et de pillage" ou "conspiration contre la sécurité intérieure", ils risquent jusqu'à 20 ans de prison.

Douze d'entre suivent une grève de la faim depuis près d'un mois et leur état de santé suscite de vives inquiétudes chez les associations de défense des droits de l'Homme, qui appellent à leur libération.

Lors de la précédente audience, début octobre, les avocats de la défense avaient déposé une demande de liberté provisoire ou, à défaut, une hospitalisation des grévistes de la faim, sans résultat.

Aux abords du tribunal, une trentaine de militants ont organisé un sit-in pour dénoncer leurs conditions de détention et réclamer leur libération.

La même cour de Casablanca doit se pencher mardi sur une autre affaire liée à la contestation populaire née après la mort d'un vendeur de poissons, broyé accidentellement dans une benne à ordures fin octobre 2016 à Al-Hoceïma.

Déjà condamné à un an de prison ferme pour avoir "appelé à prendre part à une manifestation interdite", le 20 juillet à Al Hoceïma, le journaliste et directeur du site d'information Badil, Hamid El Mahdaoui, doit comparaitre pour "manquements à son obligation de porter à la connaissance des autorités une tentative de nuire à la sécurité intérieure de l'Etat".

La date du procès du leader du mouvement, Nasser Zefzafi, n'est elle pas encore connue.

Avec AFP