Le procès du maire de Dakar fixé au 14 décembre

Khalifa Sall de "Benno Siggil Senegal", Dakar, le 19 mars 2009

La justice sénégalaise a fixé au jeudi 14 décembre le début du procès pour "détournement de fonds publics" du maire de Dakar, Khalifa Sall, et de quatre de ses collaborateurs, a indiqué vendredi un des avocats de cet opposant au président Macky Sall.

"Une citation à comparaître jeudi (14 décembre) lui a été notifiée à la prison par le parquet", a déclaré à l'AFP cet avocat, Me Demba Ciré Bathily.

Le parquet de Dakar n'était pas joignable dans l'immédiat pour commenter l'information.

Plus tôt dans la journée, Me Bathily avait indiqué que le doyen des juges d'instructions de Dakar, Samba Sall, avait ordonné jeudi soir le renvoi devant le tribunal correctionnel de Khalifa Sall et de ses collaborateurs à la mairie de la capitale sénégalaise.

Tous devront répondre de dépenses "non justifiées" de plus de 2,7 millions d'euros prélevés pendant plusieurs années, selon la justice, dans les caisses de la mairie, ce que Khalifa Sall nie.

Maire de Dakar depuis 2009, il est en détention provisoire depuis le 7 mars, ce qui ne l'a pas empêché d'être élu député lors des législatives du 30 juillet. L'Assemblée nationale a levé le 26 novembre son immunité par un vote majorité contre opposition, ouvrant la voie à un procès.

Toutes les démarches de ses avocats entreprises depuis des mois pour qu'il soit remis en liberté ont échoué. Jeudi, le doyen des juges a refusé le dépôt d'une caution qui lui aurait permis de comparaître libre à son procès, selon son avocat.

Me Bathily a précisé que les avocats du maire avaient fait appel de la décision du juge d'instruction de clôturer son enquête.

"Nous sommes à la limite de la forfaiture car le juge d'instruction a refusé l'audition de témoins et la réalisation d'expertises", a expliqué l'avocat.

Les conseils de Khalifa Sall souhaitaient notamment que soient entendus ses prédécesseurs à la mairie de Dakar et que soit examinée par des experts la manière dont les fonds de la "caisse d'avances" ont été gérés depuis sa création en 2003, selon Me Bathily.

Il a ensuite dénoncé la "précipitation" avec laquelle la justice veut organiser le procès, "moins d'une semaine après la fin de l'enquête".

Ces décisions confirment le "caractère politique du dossier", a-t-il ajouté.

Opposant au président Macky Sall - avec lequel il n'a pas de lien de parenté -, le maire de Dakar est considéré comme l'un des principaux concurrents pour la présidentielle de 2019, à condition qu'il puisse se présenter.

Ses soutiens estiment qu'il paye pour son statut de dissident du parti socialiste, membre de la coalition au pouvoir.

Avec AFP