Le procureur de la CPI avertit d'un risque de "crimes graves"

La procureure générale de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, rencontre des gens à Conakry, le 4 juillet 2015.

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a mis en garde jeudi la République démocratique du Congo face à un risque de "crimes graves" à la veille des élections prévues dimanche.

"Je suis préoccupée par les tensions croissantes sur le territoire de la République démocratique du Congo et par le risque d’une escalade de la violence, qui pourrait déboucher sur la commission de crimes graves relevant de la compétence" de la CPI, a déclaré Mme Fatou Bensouda dans un communiqué.

Commencée le 22 novembre, la campagne électorale des élections présidentielle, législatives et provinciales en RDC a été marquée par des violences avec au moins six morts - dix d'après l'ONG Association congolaise pour l'accès à la justice (Acaj).

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"L’expérience dans d’autres pays a démontré que lorsque les esprits s’égarent lors d’élections et que les personnes n’agissent pas avec retenue, cela peut donner lieu à des crimes à grande échelle relevant de la compétence de la CPI", a estimé Mme Bensouda.

"En pareil cas, mon bureau n'hésitera pas à prendre des mesures conformément aux critères définis par le Statut de Rome", traité fondateur de la Cour, a-t-elle prévenu.

"Nul ne doit douter de ma détermination à enquêter sur de tels crimes et à en poursuivre les auteurs", a ajouté Mme Bensouda, précisant que "la violence n’est pas une option".

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Mme Bensouda a également appelé les dirigeants politiques à veiller à ce que le "processus électoral et les élections se déroulent dans le calme et à ce qu’eux-mêmes, leurs partisans et sympathisants s'abstiennent de toute violence avant, pendant et après ces échéances".

Etat partie de la CPI, la RDC attend avec anxiété une conférence de presse de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) qui pourrait officialiser un nouveau report des élections à trois jours de la date prévue.

Déjà deux fois retardées, les trois scrutins présidentiel, législatifs et provinciaux du 23 décembre doivent organiser le départ du président Kabila au pouvoir depuis l'assassinat de son père en janvier 2001.