Un des participants a indiqué à Voa afrique, samedi, que les travaux pourraient reprendre dimanche ou lundi mais la date exacte n’est pas encore connue.
Le pré-dialogue a été suspendu peu après l'ouverture des travaux dimanche dernier au Qatar. En cause : plusieurs points de discorde dont les points inscrits à l’ordre du jour et la question du nombre de représentants des 52 mouvements politico-militaires présents à Doha. Le Qatar, censé assurer la médiation, leur avait donné 72 heures pour désigner dix délégués qui devront mener les négociations pendant le pré-dialogue.
Les politico-militaires ont été répartis en deux groupes: celui de "Rome", des 22 mouvements qui s’étaient déjà réunis sous l’égide de la communauté Sant Egidio avant de se rendre à Doha. L'autre, le groupe "groupe de Doha" regroupe une trentaine de mouvements.
Les travaux devaient reprendre mercredi mais cette fois, c'est le gouvernement qui avait demandé du temps de préparation.
Your browser doesn’t support HTML5
Abdallah Chidi Djorkodei, représentant du Front de la Nation pour la Démocratie et la Justice au Tchad (FNDJT), l’un des mouvements politico-militaires tchadiens présents à Doha, accuse le régime de Ndjamena d’avoir créé des mouvements rebelles.
“Aujourd’hui on sait qu’il y a des politico-militaires qui ont été fabriqués. C’est des citoyens, des civils, des exilés, etc, qui sont devenus du jour au lendemain des politico-militaires. On a fabriqué des choses comme ça pour faire du remplissage. Tout ça a irrité les vrais mouvements [politico-militaires] qui ne sont pas nombreux”, dénonce pour sa part le docteur Beni Sitack Yombatina, vice-présent des Transformateurs chargé de la réforme et de la gouvernance et l’un des porte-paroles de la coalition d’opposition et de la société civile Wakit Tama.
Autre point de discorde, l’agenda, qui n’avait pas prévu une “prise de parole des politico-militaires”, témoigne le représentant du FNDJT.
Les participants au pré-dialogue doivent aussi gérer la question du role du Qatar. Ce dernier n’a pas encore accepté d’être médiateur des assises tchadiennes.
Si le Qatar refusait d’assurer la médiation, les travaux pourraient être délocalisés en Arabie Saoudite ou en Turquie, qui s’étaient proposés pour assumer cette responsabilité, assure M. Djorkodei.
Le pré-dialogue est censé préparer la participation de tous les groupes rebelles tchadiens au dialogue national inclusif qui sera organisé à Ndjamena, au Tchad, en mai.
Mais certains n’en sont pas si convaincus. “Les gens sont toujours dans des calculs mesquins. C’est pas le Tchad qui est important; c’est leurs intérêts égoïstes personnels qui sont sur la table. J’ai peur que la réunion de Doha soit encore une fois un lieu de partage de gateaux et que les vraies questions ne soient pas discutées”, craint le docteur Beni Sitack Yombatinan.
M. Yombatinan déplore le “spectacle désolant” qu’offre le Tchad. “Il faut sortir le Tchad de cette honte. Un pays qui passe ses 63 ans d’indépendance dans des rebellions et des guerres et qui continue encore au XXième siècle à offrir des spectacles désolants à l’étranger sous prétexte de dialogue. On n’a pas besoin de tous ces dialogues. On ne va pas passer toute notre vie dans des dialogues, dans des transitions.”, a-t-il déclaré à Voa Afrique.