Treize ans après avoir obtenu son indépendance en 2011, le soudan du sud est toujours en proie à des violences et luttes politiques intestines. En 2018, un accord de paix a mis fin à la guerre civile qui faisait rage depuis 2013 et prévoyait la création d'un gouvernement d'union nationale, avec Salva Kiir comme président et son rival Riek Machar comme vice-président. La guerre entre les "frères ennemis" a fait près de 400.000 morts et des millions de déplacés.
Lire aussi : Les paramilitaires soudanais revendiquent la prise d'une base près du Soudan du SudMais les dispositions essentielles de cet accord n'ont jamais été respectées et le calendrier de la transition a été retardé à plusieurs reprises. Dans un communiqué mardi, M. Kiir a décrit la mise en œuvre de l'accord de paix de 2018 comme un "voyage difficile", mais a déclaré que "la plupart des questions critiques en suspens ont été mises en œuvre".
Il a assuré que son gouvernement travaillerait avec l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD, groupement régional de pays d'Afrique de l'Est) et ses partenaires pour "mettre pleinement en œuvre les dispositions restantes". Sa déclaration ne mentionne toutefois pas les élections nationales qui doivent se tenir en décembre. La communauté internationale a déjà averti que de nombreuses dispositions de l'accord de transition nécessaires à la tenue d'élections n'ont pas été respectées.
En avril, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exhorté les parties à prendre des "mesures urgentes" pour que le scrutin puisse avoir lieu, tandis que la mission des Nations unies dans le pays (UNMISS) a mis en garde contre le manque de compétences et d'assistance sur "les plans technique, juridique et opérationnel" nécessaires à la tenue des élections. La "troïka" composée de la Grande-Bretagne, de la Norvège et des États-Unis a publié fin juin une déclaration exhortant les partis politiques à travailler ensemble pour éviter un retard "important".
M. Kiir a également déclaré que le conflit en République démocratique du Congo menaçait la paix et la stabilité régionales, tout en appelant à la fin de la guerre civile au Soudan. "Ce n'est un secret pour personne que la guerre au Soudan a contribué à la baisse de la production pétrolière du Soudan du Sud et a eu des répercussions négatives sur notre économie", a-t-il déclaré. L'inflation a grimpé en flèche dans le pays, dont le PIB dépend à 90% des exportations de pétrole brut.