Le Rwanda fut en juillet le premier pays africain à envoyer des troupes pour soutenir l'armée mozambicaine dans sa lutte contre une insurrection jihadiste dans la province de Cabo Delgado, qui abrite l'un des plus importants projets de gaz naturel liquéfié d'Afrique.
Le président rwandais a atterri vendredi matin dans la capitale provinciale Pemba, où l'a accueilli son homologue mozambicain Filipe Nyusi, a tweeté l'Agence rwandaise de Radiodiffusion (RBA) qui chapeaute les médias audiovisuels publics.
Les deux chefs d'Etat ont rencontré les troupes rwandaises déployées dans la provinces, a ajouté la RBA.
Peu après le Rwanda, certains des 16 Etats-membres de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) y ont aussi déployé des troupes, dont près de 1.500 soldats sud-africains.
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L'Union européenne a pour sa part lancé en juillet une mission militaire de formation des forces armées du Mozambique.
Les forces rwandaises ont revendiqué début août leurs premiers succès, affirmant notamment avoir repris le port stratégique de Mocimboa da Praia aux insurgés.
La ville portuaire, cible de la première attaque jihadiste au Mozambique en octobre 2017, était, depuis le 12 août 2020, aux mains des jihadistes locaux, connus sous le nom d'Al-Shabab ("les jeunes" en arabe), et était devenue leur quartier général de facto.
En mars, les jihadistes avaient attaqué la ville de Palma, base des opérations industrielles du géant de l'énergie français Total, forçant le groupe à suspendre ses travaux d'un projet gazier de 20 milliards de dollars.
Malgré les récents succès de l'armée mozambicaine et de ses alliés, les insurgés ont continué leurs attaques.
Des sources au sein des forces de sécurité ont récemment fait état d'une série d'attaques dans le district de Quissanga, au sud de Mocimba da Praia, où les jihadistes sont présumés s'être repliés depuis que la localité portuaire a été reprise.
La dernière attaque en date a été menée jeudi soir dans le village de Lindi.
"Deux personnes ont été tuées et deux blessées" et plusieurs femmes et filles enlevées, a déclaré vendredi une source policière ayant requis l'anonymat.
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Les insurgés ont également tendu une embuscade à deux bus transportant des soldats, plus tard dans la nuit, faisant au moins un mort, a indiqué à l'AFP un policier sous le couvert de l'anonymat.
Cette embuscade s'est produite sur une route majeure, fermée depuis deux ans en raison d'attaques similaires et récemment rouverte après l'arrivée des troupes étrangères.
Au total, au moins dix personnes ont été tuées dans plusieurs villages de Quissanga au cours de la semaine écoulée, a indiqué un autre policier.
Selon des sources locales et militaires, cinq civils ont été décapités le 17 septembre par des jihadistes à environ 150 kilomètres au sud de Palma.
Les attaques jihadistes, qui se sont multipliées depuis un an, ont fait au cours des quatre dernières années quelque 3.300 morts, pour moitié des civils, et ont forcé près de 800.000 personnes à fuir, selon l'ONG Acled.
Les présidents Kagame et Nyusi doivent s'adresser à la presse vendredi soir.