Depuis 2009, il était possible de régler au Zimbabwe ses dépenses du quotidien (supermarché, essence, factures à l'hôpital...) en devises étrangères, notamment en dollars américains et en rands sud-africains.
Mais mardi, les autorités ont annoncé la fin de cette disposition.
Les Zimbabwéens doivent désormais payer seulement en "dollars RTGS", introduits en février: ils peuvent le faire soit avec des billets de "bond notes", imprimés depuis 2016, soit électroniquement.
"On est de retour à une situation normale parce que nous avons notre monnaie", a déclaré Emmerson Mnangagwa mardi à des journalistes, en marge d'un sommet sur la faune sauvage à Victoria Falls (ouest du Zimbabwe).
"Nous n'avons pas interdit la possession d'autres monnaies, mais on ne peut plus acheter avec, il faut aller dans des bureaux de change", a-t-il expliqué, assurant que "les fondamentaux sont en place pour une nouvelle monnaie".
"En termes de taux de change, rien n'a changé, ce qui a seulement changé est qu'on a supprimé le système de monnaies multiples" et de fait la dollarisation de l'économie zimbabwéenne, a-t-il encore dit.
Au pouvoir depuis fin 2017 et la démission forcée de Robert Mugabe, maître absolu pendant trente-sept ans, Emmerson Mnangagwa s'est engagé à relancer l'économie du Zimbabwe, aux abois depuis près de deux décennies.
En 2009, le pays avait été contraint d'abandonner sa devise, totalement dévaluée par une hyperinflation vertigineuse de plusieurs centaines de millions de pour cent, au profit du dollar américain et du rand sud-africain notamment.
Les mesures prises depuis, notamment l'introduction en 2016 des "bond notes" et en février des "dollars RTGS", se sont jusqu'à présent soldées pas des échecs. Le pays manque cruellement de liquidités et fait face à une très forte inflation (97,85% en mai).
Pour tenter de protéger sa monnaie, la banque centrale a annoncé lundi soir la relève de ses taux d'intérêt de 15 à 50%.