Le président Talon appelle le Niger à rouvrir ses frontières

Une longue file de camions fait la queue à la frontière fermée entre le Bénin et le Niger, dans la ville de Malanville, le 18 septembre 2023.

Le président béninois Patrice Talon a appelé mercredi les autorités nigériennes à rouvrir leur frontière commune et à normaliser leurs relations, si Niamey veut exporter son pétrole depuis le port béninois de Sèmè Kpodji, dans une vidéo diffusée par la présidence béninoise.

Le Bénin a rouvert sa frontière avec le Niger après l'annonce de la fin des sanctions économiques fin février imposées à Niamey par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), à la suite du coup d'État qui a renversé le président Mohammed Bazoum en juillet 2023. Mais le Niger a maintenu sa frontière fermée avec le Bénin, a indiqué le président Talon.

Ce dernier a déclaré que les autorités militaires de son voisin du nord traitaient le Bénin comme un "ennemi" et ne coopéraient pas pour normaliser les relations entre les deux pays.

Les autorités nigériennes ont inauguré en novembre dernier un oléoduc géant qui vise à permettre l'acheminement jusqu'au Bénin voisin le pétrole brut extrait du gisement d'Agadem (sud-est) par la China National Petroleum Corporation (CNPC), une société pétrolière appartenant à l'Etat chinois.

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Avec ce projet, le Niger entend porter sa production pétrolière à 110.000 barils par jour, dont 90.000 barils doivent être exportés via le port de Sèmè. "Si vous voulez charger votre pétrole dans nos eaux, vous devez considérer que le Bénin n'est pas un pays ennemi et que le territoire du Bénin ne peut pas faire l'objet de trafic illicite ou d'échange informel", a indiqué Patrice Talon.

"Si demain les autorités nigériennes décident de collaborer avec le Bénin de manière formelle, les bateaux seront chargés", a ajouté le président béninois. Le président béninois n'a pas indiqué précisément si le chargement du pétrole nigérien avait été bloqué ou interdit par les autorités béninoises.

La fermeture de la frontière avec le Niger a eu un impact important sur les recettes publiques du Bénin et sur le coût des denrées alimentaires qui ont augmenté. L'année dernière, M. Talon avait été l'un des principaux dirigeants de la région à demander le rétablissement rapide des relations entre son pays et le Niger voisin.