Le président Touadéra demande au Gabon de maintenir son contingent

Le président de la République centrafricaine Faustin-Archange Touadera donne une conférence de presse à Bangui, le 11 avril 2018.

Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, en visite officielle jeudi à Libreville, a demandé au Gabon de maintenir ses 444 soldats présents au sein de la mission de l'ONU en RCA (Minusca) que Libreville avait décidé de retirer en juin.

"Je suis venu dire à mon frère Ali (Bongo Ondimba, président gabonais) que nous avons encore besoin de cette force dans notre quête de stabilité", a déclaré M. Touadéra lors d'une conférence de presse commune avec le président Bongo.

En mars, à la suite de "problèmes d'équipement et d'abus sexuels", selon un responsable de l'ONU à l'époque, Libreville avait annoncé avoir décidé de retirer ses 444 soldats de la Minusca.

Mi-mai, une source onusienne avait indiqué à l'AFP que "leur départ prévu en juin a été reporté au 30 septembre", et que des négociations étaient en cours pour que les Gabonais restent au-delà de cette date en Centrafrique.

>> Lire aussi : Le casse-tête des contingents de l'ONU en Centrafrique

"Ce n'est pas au moment où nous demandons aux Nations unies de renforcer la Minusca par d'autres contingents que (...) nos frères retirent le contingent gabonais qui est encore utile et engagé auprès du peuple centrafricain", a déclaré Faustin-Archange Touadéra.

"C'est un cri du coeur que nous percevons", a répondu le président Bongo, ajoutant que Libreville allait "réexaminer" sa position. "Je pense que nous allons répondre positivement et favorablement à la requête de nos frères", a-t-il ajouté.

>> Lire aussi : Libreville promet de sanctionner ses Casques bleus pour abus sexuels en Centrafrique

Des enquêtes ont été lancées au Gabon et à l'ONU concernant les accusations contre des soldats gabonais d'abus sexuels ou de vente de munitions à une milice armée.

Présente en Centrafrique depuis 2014, l'ONU peine à trouver des Casques bleus à envoyer dans ce pays en conflit depuis 2013 où les violences restent quasi quotidiennes et où plus d'un quart de la population a dû fuir son domicile.

Des contingents népalais et rwandais devraient arriver durant l'été en Centrafrique pour renforcer les 10.000 Casques bleus déjà présents.

Avec AFP