La saisie le 4 juillet du pétrolier Grace 1 par les autorités de Gibraltar et la marine britannique a provoqué une importante crise diplomatique entre Téhéran et Londres, ainsi que des mesures de représailles de l'Iran qui a arraisonné trois autres pétroliers, dont un battant pavillon britannique.
Le Grace 1 naviguera sous pavillon iranien, et non plus panaméen, a déclaré le vice-directeur des Ports iraniens et de l'Organisation maritime, Jalil Eslami.
"Conformément à la demande de son propriétaire, le Grace 1 partira en mer Méditerranée après avoir changé de pavillon pour celui de la République islamique d'Iran et avoir été renommé Adrian Darya pour le voyage", a indiqué M. Eslami, dont les propos ont été retransmis par la télévision iranienne.
"Le navire était d'origine russe et (...) transportait deux millions de barils de pétrole iranien", a-t-il dit, sans préciser la destination finale du pétrolier.
Le Grace 1 était soupçonné par les autorités de Gibraltar, territoire britannique, de transporter ces barils jusqu'en Syrie --frappée par un embargo de l'Union européenne--, ce que l'Iran a démenti.
Le chef du gouvernement de Gibraltar, Fabian Picardo, a dit jeudi avoir reçu la promesse écrite de Téhéran de ne pas envoyer ce pétrole en Syrie.
Mais le porte-parole de la diplomatie iranienne, Abbas Moussavi, a affirmé vendredi que son pays n'avait pas fait de telle promesse.
"L'Iran n'a donné aucune garantie concernant le fait que le Grace 1 n'irait pas en Syrie", a-t-il déclaré, cité par un site de la chaîne de télévision d'Etat IRIB. "La destination du pétrolier n'était pas la Syrie (...) et même si c'était le cas, cela n'est l'affaire de personne".
A la suite d'une demande des autorités de Gibraltar, la Cour suprême de ce petit territoire situé à l'extrême sud de l'Espagne, a levé jeudi l'immobilisation du pétrolier iranien.
Peu avant cette annonce, les Etats-Unis avait demandé de prolonger l'immobilisation du pétrolier. Mais le président de la Cour suprême, Anthony Dudley, a affirmé ne pas avoir reçu par écrit cette demande.
La "tentative de piraterie" américaine a échoué, s'est réjoui sur Twitter le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif.
Toutefois, rien n'empêche les Etats-Unis de reformuler leur demande, afin de bloquer le navire avant qu'il ne quitte les eaux territoriales de Gibraltar.