Le rapporteur de l'ONU appelle à une amnistie de prisonniers en Corée du Nord

Tomas Ojea Quintana lors de la presentation de son rapport à Genève, le 7 juin 2018

Le Rapporteur de l'ONU sur la Corée du Nord a appelé jeudi Pyongyang à une "amnistie" pour libérer "graduellement" des "centaines de prisonniers" dans le contexte de la tenue du sommet historique entre le dirigeant nord-coréen et le président américain Donald Trump.

Le Rapporteur de l'ONU sur la Corée du Nord a appelé jeudi Pyongyang à une "amnistie" pour libérer "graduellement" des "centaines de prisonniers" dans le contexte de la tenue du sommet historique entre le dirigeant nord-coréen et le président américain Donald Trump.

"Une proposition concrète du point de vue des droits de l'Homme dans le contexte de ces négociations, c'est que le gouvernement de la RPDC (République populaire démocratique de Corée du Nord, nom officiel de la Corée du Nord, ndlr), accorde une amnistie générale pour libérer des centaines de prisonniers", a déclaré M. Tomas Ojea Quintana, en conférence de presse à Genève.

"Ce serait un signal très important de la part du gouvernement" en matière d'engagement envers les droits de l'Homme de l'ONU, a-t-il ajouté.

Il a ainsi estimé que cette libération constituerait "un geste concret en faveur de ceux qui sont arrêtés arbitrairement dans le pays", soulignant notamment l'absence d'état de droit en Corée du Nord.

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Le Rapporteur, qui est mandaté par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU mais qui n'a pas eu le feu vert de Pyongyang pour visiter le pays, a indiqué ne pas savoir personnellement combien de prisonniers sont détenus en Corée du Nord, mais il a cité un rapport d'une commission d'enquête de l'ONU affirmant il y a 4 ans qu'il y a entre 80.000 à 120.000 prisonniers politiques dans des camps.

M. Ojea Quintana a expliqué qu'il était un homme "raisonnable" et que le processus de libération des prisonniers pouvait se faire "graduellement".

Cet appel intervient à quelques jours du sommet entre Donald Trump et Kim Jong Un, qui doit se tenir le 12 juin à Singapour.

Le Rapporteur a indiqué qu'il voyait ce sommet d'un "bon oeil" et souligné que ce "processus" devait prendre en compte les droits de l'Homme, un appel qu'il a déjà lancé à plusieurs reprises ces derniers mois.

"Je ne suis pas en train de dire que si les questions des droits de l'Homme ne sont pas abordées lors du prochain sommet, il y aura un problème sérieux", a affirmé jeudi M. Quintana.

Mais, a-t-il dit, "à un moment donné, que cela soit au prochain sommet ou lors d'une autre réunion, il est très important que les droits de l'Homme soient soulevés parce que sinon ce sera un problème pour élaborer un accord durable avec la RPDC en ce qui concerne la dénucléarisation".

Avec AFP