De nombreux camerounais imputent au RDPC un recul de la moralité publique. En effet, plus d’une vingtaine de hauts dignitaires de ce parti sont soupçonnés de détournements de fonds publics.
D’autres anciens barons du parti purgent actuellement de lourdes peines pour le même délit.
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Henriette Ekwe, journaliste et militante politique, accuse un système cautionné par le président national du RDPC, Paul Biya.
"Dès le départ, la fortune publique a été vandalisée et donc les jeunes fonctionnaires qui sont arrivés aux affaires au milieu des années 80, ont vu comment il était possible de prendre de l’argent de gauche à droite", explique-t-elle.
"Paul Biya crie partout, parce qu'on retrouve des milliards dans les chambres des ministres. Comment se fait-il que les fonctionnaires soient plus riches que les industriels ? Que le Président Paul Biya déclare un peu ses biens, on sera contents", insiste-t-elle.
Le tribunal criminel spécial a condamné un ancien ministre des Finances le 20 mars dernier, ainsi qu'un ex-directeur général de la radio et télévision publique.
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Selon Beaufort Essama, cadre du RDPC dans le deuxième arrondissement à Yaoundé, "nous le condamnons et le président condamne cette façon de faire. Si le RDPC ne le condamnait pas, il aurait couvert ses militants, ces brebis galeuses".
La rigueur et la moralisation sont les deux crédos que le président national du RDPC a prôné dès sa prise de fonction, comme président de la République en 1982, rappelle pour sa part Ruben Soutchout, président du comité de base RDPC Mokolo 4b, à Yaoundé.
"Il faut rester réaliste dans la vie, quand le président de la République a pris le pouvoir, il a dit rigueur et moralisation, les gens n’ont pas pris ça au sérieux et aujourd’hui, ils sont responsables de leur propre turpitude".
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C’est à Bamenda, chef-lieu de la région du nord-ouest en zone anglophone, que le RDPC a vu le jour le 24 mars 1984. 34 ans après sa création, le parti reste leader sur l’échiquier politique. Le RDPC n’a jamais perdu officiellement un scrutin et met à son actif la paix au Cameroun.
"Le RDPC a un bilan est positif : il concoure à maintenir la paix dans notre cher et beau pays et il a apporté sa part de pierres pour l’édifice de notre pays le Cameroun", estime un militant.
"Le RDPC a prôné le développement, il prône en quelque sorte le vivre ensemble ce qui est une valeur très importante pour notre pays le Cameroun", pense un autre militant.
Le vivre ensemble est cependant mis en mal depuis 2016 du fait de la crise anglophone dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.