Plus tôt dans la journée, Riek Machar avait refusé de signer l'accord en exigeant que les réserves de l'opposition "y soient intégrées", avait indiqué le médiateur, le ministre des Affaires étrangères soudanais Al-Dirdiry Ahmed, dont le pays parraine les pourparlers de paix au Soudan du Sud.
"Après d'intenses négociations menées par les médiateurs soudanais, Riek Machar a accepté de signer le document le jeudi 30 août", a dit ce même ministre en soirée aux journalistes à Khartoum.
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M. Ahmed a précisé que les réserves exprimées par le dirigeant rebelle seraient soumises à l'Igad, l'Organisation des Etats d'Afrique de l'Est, qui oeuvre depuis de longs mois à réactiver le processus de paix au Soudan du Sud.
Après des semaines de négociations à Khartoum, au Soudan voisin, le président sud-soudanais Salva Kiir et son opposant Riek Machar étaient parvenus à signer, en juillet et début août, une série d'accords prévoyant notamment un cessez-le-feu permanent et un partage du pouvoir.
Ces accords prévoyaient entre autres le retour de M. Machar, exilé depuis août 2016, pour occuper un des cinq postes de vice-président prévus dans un gouvernement d'unité nationale.
Les belligérants avaient convenu de poursuivre les négociations jusqu'à la signature d'un accord de paix définitif.
Selon des responsables soudanais, les groupes rebelles émettent des réserves sur le gouvernement de transition proposé, le nombre d'Etats (provinces) qui composeraient le pays et la formulation de la nouvelle Constitution.
- "Dernier round" -
Riek Machar est à Khartoum depuis juin et participe aux négociations.
Le chef de la diplomatie soudanaise avait prévenu plus tôt mardi que le round actuel de pourparlers était le "dernier".
Le Soudan du Sud est indépendant du Soudan depuis 2011 mais a sombré en décembre 2013 dans un conflit de pouvoir entre MM. Kiir et Machar qui a fait des dizaines de milliers de morts, près de quatre millions de déplacés et provoqué une crise humanitaire majeure.
Lire aussi : Les bailleurs jugent l'accord de paix "peu réaliste" au Soudan du SudUn accord de paix avait réuni à nouveau les deux hommes dans le même gouvernement en 2016, mais quelques mois seulement après le retour de Riek Machar, les combats avaient repris à Juba et il avait dû fuir à pied avec ses partisans en République démocratique du Congo voisine.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a imposé mi-juillet un embargo sur les armes au Soudan du Sud et des sanctions contre deux responsables militaires, pour pousser les dirigeants à retourner à la table des négociations.
"Des défis considérables restent à relever et nous craignons que les accords conclus à ce jour soient peu réalistes ou viables", a indiqué le 10 août dans un communiqué la "Troïka" (Etats-Unis, Royaume-Uni et Norvège) des parrains historiques de l'indépendance, en juillet 2011, du Soudan du Sud.
"Les dirigeants sud-soudanais devront se comporter différemment et prouver leur engagement à assurer la paix et une bonne gouvernance", a-t-elle ajouté.
Les observateurs soulignent que faire travailler ensemble les deux hommes ne sera pas une mince affaire, leur coopération ayant toujours dans le passé abouti au chaos et au conflit.
Avec AFP