Dans un communiqué, la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), la Nonciature apostolique en RDC et l'archevêque de Kananga, capitale du Kasaï-central, "demandent instamment que l'exécution sommaire des paisibles citoyens s'arrête, que les forces de l'ordre fassent un usage proportionné de la force et fassent preuve de retenue dans le rétablissement de la paix".
Une rébellion, se réclamant du chef coutumier Kamwina Nsapu tué dans une opération militaire en août, secoue depuis six mois quatre provinces du centre de la RDC (Kasaï-central, Kasaï, Kasaï-oriental et Lomami) et a causé la mort d'au moins 400 personnes.
"Tout récemment, l'on signale des tueries des civils lors des perquisitions, maison par maison (...) dans l'archidiocèse de Kananga", poursuivent les ecclésiastiques dans leur communiqué, tout en dénonçant et condamnant "toute forme de violence contre les vies humaines et les structures publiques et privées".
Ils appellent les autorités à "mettre fin à ces atrocités" en recherchant "sans relâche une solution politique à la crise" dans cette région, où deux experts onusiens ont été retrouvés assassinés mardi, seize jours jours après leur disparition.
La mission de l'ONU en RDC (Monusco) s'est dite "préoccupée" samedi par des allégations d'"un nombre important de personnes tuées" en deux jours d'affrontements à Kananga. Une source gouvernementale a indiqué à l'AFP que "des opérations militaires d'envergure" étaient en cours dans la région.
En février, une vidéo tournée dans un village du Kasaï-oriental et largement partagée sur les réseaux sociaux, a montré des hommes en uniforme tirer sur des villageois non armés, ou simplement de lance-pierres ou de bâtons, puis insulter et achever les blessés.
Après avoir initialement qualifié cette vidéo de "montage grossier", les autorités congolaises avaient, sous pression internationale, finalement lancé une enquête. Celle-ci a conduit à l'arrestation de sept militaires, accusés de crimes de guerre, a annoncé la justice militaire congolaise à la mi-mars.
L'ONU a accusé la rébellion Kamwina Nsapu de recrutement d'enfants et de nombreuses atrocités, tout en reprochant aux forces de l'ordre de faire un usage disproportionné de la force contre des miliciens armés essentiellement de bâtons et de lance-pierres.
Avec AFP