Le rêve de come-back gagnant de Serena s'écroule

Serena Williams après sa victoire sur Julia Goerges à Roland-Garros, France, le 2 juin 2018.

Le choc attendu depuis le tirage au sort n'aura pas lieu. "J'ai un problème au niveau pectoral. Malheureusement, cela a empiré. Je ne peux pas servir", a expliqué Serena, qui s'est blessée samedi face à l'Allemande Julia Görges (11e) au cours de son troisième tour (6-3, 6-4).

"Je passe une IRM demain ici", a précisé la cadette des soeurs Williams, qui ne pourra se prononcer qu'après sur sa participation à Wimbledon (2-15 juillet).

"Je suis extrêmement déçue car je progressais à chaque match. J'ai fait beaucoup de sacrifices pour participer à ce tournoi", a ajouté la joueuse aux 23 titres en Grand Chelem, dont trois à Roland-Garros (2002, 2013, 2015).

Au fil des matches, disputés dans une combinaison noire moulante qui a fait beaucoup parler, Serena Williams n'avait cessé de monter en puissance. Avant d'écarter Görges, elle avait battu la 70e mondiale, la Tchèque Kristyna Pliskova, 7-6 (7/4), 6-4, puis une autre membre du top 20, l'Australienne Ashleigh Barty (17e), au deuxième tour, (3-6, 6-3, 6-4.)

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- Rendez-vous manqué -

Classée seulement 451e aujourd'hui, en raison de sa longue période loin des courts afin de mettre au monde une petite Olympia, l'Américaine bénéficiait d'un classement protégé pour intégrer le tableau principal de Roland-Garros. Le fait qu'on ne lui accorde pas le statut de tête de série avait ému la presse américaine, si bien que même Ivanka Trump, la fille du président des Etats-Unis, s'en était mêlée.

Le tirage l'avait toutefois relativement épargnée jusqu'en huitièmes de finales où elle devait croiser la route de Sharapova, sa meilleure ennemie, qu'on n'avait plus vu à Paris depuis 2015. Cela aurait été le premier affrontement entre les deux anciennes reines du circuit depuis la victoire de Williams en quarts de finale de l'Open d'Australie en 2016.

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Contrôlée positive (meldonium) à Melbourne, la "Tsarine" de 31 ans (30e aujourd'hui) avait écopé d'une suspension de quinze mois qui lui avait fait manquer Roland-Garros quelques mois plus tard. Pas suffisamment bien classée l'an dernier, elle n'avait pas bénéficié d'invitation des organisateurs. Puis elle s'était blessée à une jambe, rendant impossible une éventuelle participation aux qualifications.

"J'avais hâte de disputer ce match contre Serena et je suis déçue de son forfait. Je lui souhaite un prompt rétablissement et j'espère la revoir bientôt sur le circuit", a affirmé la Russe dans un communiqué transmis aux médias.

La grande blonde (1,88 m) reste sur 18 défaites face à l'Américaine, qu'elle n'a plus battue depuis novembre 2004. Entre les deux stars, il n'y avait plus depuis longtemps de véritable concurrence sportive, tant Serena domine (19-2 au total). C'est plutôt l'inimitié qu'elles entretiennent qui avait exacerbé leur rivalité.

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- L'Argentine en force -

"Serena et moi devrions être amies: nous avons la même passion. Mais nous ne le sommes pas", avait écrit Sharapova dans son ouvrage intitulé "Inarrêtable" (Unstoppable), publié en 2017 après son retour de suspension, en estimant que la supposée "haine" de l'Américaine à son égard daterait du sacre de la jeune Russe, 17 ans alors, à Wimbledon en 2004 à ses dépens.

Sharapova affrontera en quarts de finale l'Espagnole Garbine Muguruza (3e), lauréate en 2016, pour prolonger son rêve d'un troisième titre à Paris, après 2012 et 2014.

La N.1 mondiale, la Roumaine Simona Halep, sera elle opposée à l'Allemande Angelique Kerber (12e), tombeuse de la dernière représentante française, Caroline Garcia (7e).

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Rafael Nadal, en quête d'un historique onzième trophée, a écarté le jeune Allemand Maximilian Marterer (22 ans, 70e) 6-3, 6-2, 7-6 (7/4), non sans rencontrer quelques difficultés dans le dernier acte. Son prochain adversaire, l'Argentin Diego Schwartzman (12e), a remonté un handicap de deux sets face au N.7 mondial, le Sud-Africain Kevin Anderson.

Plus connu que son compatriote, Juan Martin Del Potro (6e) sera aussi au rendez-vous des quarts de finale, pour la première fois depuis 2012. Impressionnant face au géant américain John Isner (6-4, 6-4, 6-4), le vainqueur de l'US Open 2009 va désormais s'attaquer au Croate Marin Cilic (4e).


Avec AFP