Selon ces journaux, la police des frontières britanniques (Border Force) est entraînée à de nouvelles méthodes permettant de refouler ces embarcations avant qu'elles n'atteignent le sud de l'Angleterre, alors que des flux record ont été observés ces derniers mois.
Le Times précise que Mme Patel a demandé que soit réécrite en ce sens l'interprétation par le Royaume-Uni du droit maritime international. Cette stratégie, qui a reçu l'assentiment du Premier ministre Boris Johnson, ne serait utilisée que dans "des circonstances très limitées" d'après le Telegraph, pour les plus gros bateaux et quand la situation est jugée sûre.
Après des "discussions constructives" avec son homologue français Gérard Darmanin mercredi à Londres, elle a indiqué sur Twitter vouloir obtenir des "résultats" et faire de l'arrêt des traversées "une priorité absolue".
Mais dans une lettre adressée à la ministre britannique, datée de lundi, M. Darmanin avait prévenu le recours aux refoulements en mer "risquerait d'avoir un impact négatif sur notre coopération".
Lire aussi : Migrants: plus de 800 traversées de la Manche samedi, nouveau record quotidien"En mer, la sauvegarde de la vie humaine prime sur des considérations de nationalité, de statut et de politique migratoire dans le strict respect du droit international maritime qui organise la recherche et le sauvetage en mer", a-t-il insisté.
Londres, qui a fait du durcissement de la lutte contre l'immigration une priorité depuis le Brexit, veut rendre ces périlleuses traversées impraticables et fait pression de longue date pour que la France accentue ses efforts pour les empêcher.
Une nouvelle vague de migrants traversant la Manche a été observée ces derniers jours, facilitée par le beau temps. Lundi, 785 migrants sont ainsi arrivés au Royaume-Uni illégalement, après un record de 828 en une journée atteint en août, portant à plus de 13.000 leur nombre depuis le début de l'année, selon l'agence de presse PA.
Dans sa lettre, Gérard Darmanin a rejeté la proposition britannique de créer un "centre de commandement conjoint unique" des forces françaises et britanniques, le jugeant contraire à la souveraineté française et inutile car la coordination sur le terrain est déjà "bonne et efficace".
Il a souligné que la hausse du nombre de migrants débarqués au Royaume-Uni s'expliquait surtout par le recours des passeurs à des bateaux de plus grande capacité.