"Nous sommes en mission d'enquête au Rwanda, car nous voulons établir la vérité. Nous avons demandé à rencontrer des officiels rwandais pour discuter de la déportation illégale prévue par Israël de demandeurs d'asile érythréens vers le Rwanda, mais cela nous a été refusé et nous nous demandons pourquoi", a déclaré jeudi soir à l'AFP Michal Rozin, un membre du parti d'opposition Meretz.
>> Lire aussi : Le Rwanda dément vouloir accueillir des migrants en provenance d'Israël
Israël se prépare à expulser des milliers d'Érythréens et de Soudanais entrés illégalement dans le pays et qui n'ont pas de demande d'asile en cours d'instruction. Il leur donne le choix: partir d'ici au 1er avril - soit pour leur pays d'origine soit pour un pays tiers -, ou bien aller indéfiniment en prison.
Le gouvernement israélien garde secret le nom du ou des pays avec lesquels il se serait entendu pour accueillir les migrants qui seraient chassés d'Israël. Mais les organisations d'aide aux migrants parlent de l'Ouganda et du Rwanda.
Ces deux pays ont rejeté ces accusations et, vendredi, le secrétaire d'État rwandais aux Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a expliqué que cette délégation n'avait pas été reçue car le Rwanda n'a pas à s'immiscer dans les affaires d'Israël.
"Le Rwanda ne peut pas être un terrain de jeu pour la politique interne israélienne. Nous traitons avec les gouvernements et nous ne recevons que des responsables étrangers qui sont annoncés et autorisés par leur ministère des Affaires étrangères", a-t-il déclaré à l'AFP.
"Si un député israélien a un problème avec son gouvernement au sujet des migrants africains qui sont en Israël, il devrait régler ça avec le gouvernement israélien, pas avec le nôtre", a-t-il ajouté.
Les chiffres de la section rwandaise du Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies (UNHCR) montrent qu'entre 2014 et 2017, 4.000 réfugiés africains ont été envoyés par Israël vers le Rwanda dans le cadre d'un programme cette fois de départ volontaire.
Sur ces 4.000, seulement sept sont encore présents au Rwanda, selon le UNHCR. Les autres, déçus par leurs conditions de vie, sont partis vers des pays voisins ou ont tenté de gagner l'Europe.
"Il est clair que quand les réfugiés sont envoyés par Israël vers le Rwanda, on ne leur offre pas les conditions minimum, comme un emploi ou un logement, qu'on leur a promises", a observé Mosi Raz, également membre du Meretz.
"C'est pourquoi nous insistons pour que soit immédiatement abandonné tout accord qui les forcerait à être déportés vers le Rwanda", a-t-il ajouté.
Avec AFP