Lundi soir, un autre décret du chef de l'Etat avait annoncé que les élections législatives prévues le 16 février étaient reportées au 1er mars.
L'annonce de la date du référendum, attendue depuis des semaines, risque d'accroître les tensions déjà vives. La Guinée est le théâtre depuis mi-octobre de protestations contre le projet prêté de longue date au président, élu en 2010 et réélu en 2015, de chercher à se succéder fin 2020. L'actuelle Constitution limite à deux le nombre de mandats présidentiels.
L'avant-projet de nouvelle Constitution divulgué en décembre maintient cette limite. Mais l'opposition soupçonne que l'adoption d'une nouvelle Constitution serve à M. Condé de prétexte pour remettre son compteur présidentiel à zéro.
M. Condé garde le silence sur ses intentions. Mais l'éventualité d'un troisième mandat a fait descendre à plusieurs reprises dans la rue des dizaines, voire des centaines de milliers de Guinéens à l'appel d'un collectif de partis d'opposition, de syndicats et de membres de la société civile.
Le mouvement a été plusieurs fois durement réprimé et s'est accompagné de troubles à travers le pays. Au moins 28 civils et un gendarme ont été tués depuis mi-octobre.
Opposant historique qui connut l'exil et la prison, M. Condé, 81 ans, a été le premier président démocratiquement élu en 2010. Son avènement a marqué l'instauration d'un gouvernement civil après des décennies de régimes autoritaires et militaires. L'opposition dénonce toutefois une dérive "dictatoriale" de sa part.