"Bon dîner de travail avec Kim Yong Chol à New York ce soir. Steak, maïs et fromage au menu", a tweeté Mike Pompeo, qui était accompagné d'Andrew Kim, chef de la section Corée à la CIA.
Le département d'Etat américain a diffusé des photos des deux hommes à la tête des négociateurs des deux pays ennemis, en train d'admirer Manhattan à travers la baie vitrée d'un appartement au 39e étage d'une tour près du siège des Nations unies, puis de trinquer autour d'une table.
Mike Pompeo et le général Kim doivent se retrouver jeudi à 9 heures (13 heures GMT) pour de nouveaux entretiens. Le secrétaire d'Etat tiendra ensuite une conférence de presse à 14h15 (18h15 GMT).
Ordre du jour partagé
L'objectif de leurs discussions est de déterminer si les Etats-Unis et la Corée du Nord sont en mesure de fixer un ordre du jour partagé pour le sommet du 12 juin à Singapour.
Et donc d'en accélérer les préparatifs, une semaine après la lettre de Donald Trump à Kim Jong Un, dans laquelle il annulait leur tête-à-tête inédit en critiquant "l'hostilité" de la Corée du Nord.
A ce revirement a succédé un tout aussi spectaculaire regain d'optimisme, à tel point que Washington affirme désormais s'attendre à ce que le sommet ait lieu comme initialement prévu.
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Pour cela, "il faut que la dénucléarisation" de la Corée du Nord soit "au coeur de la rencontre", a toutefois prévenu la porte-parole de la Maison Blanche Sarah Sanders. "Et le président doit avoir le sentiment qu'on fait des progrès sur ce front."
Mike Pompeo et Kim Yong Chol tentent donc de concilier des attentes a priori inconciliables.
Washington réclame une "dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible", et n'entend lâcher du lest sur les sanctions internationales qu'une fois que le processus, par nature complexe et long, sera achevé ou au moins très avancé.
Pyongyang a de son côté accepté de parler d'une dénucléarisation mais refuse qu'elle soit unilatérale, et sa définition risque d'être éloignée de celle des Américains tant les Nord-Coréens ont jusqu'ici présenté leur arsenal atomique comme une garantie pour la survie du régime.
Trump doit trancher
"Nous devons les convaincre qu'au contraire leur programme nucléaire renforce leur insécurité", a expliqué mercredi soir un haut responsable américain, confirmant que Washington est prêt à fournir des "garanties" pour leur sécurité.
D'ici le 12 juin, les Nord-Coréens "doivent dire clairement ce qu'ils sont prêts à faire", a ajouté ce responsable. "Nous voulons voir si les conditions sont réunies pour un sommet couronné de succès", mais in fine la décision d'aller ou non à Singapour "est à 100% dans les mains du président", a-t-il ajouté.
Le général Kim, ex-chef espion réputé être un faucon du régime et fin connaisseur de la Corée du Sud, a été aux avant-postes de l'extraordinaire détente en cours depuis le début de l'année après l'escalade des tensions de 2017, quand aux tirs de missiles et essai nucléaire nord-coréens succédaient sanctions internationales toujours plus strictes.
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Officiellement vice-président du comité central du parti au pouvoir, il s'est rendu aux Jeux olympiques d'hiver au Sud, aux récents sommets intercoréens et en Chine pour accompagner à deux reprises Kim Jong Un.
A l'approche du jour J, trois séries de rencontres directes sont organisées parallèlement cette semaine entre Etats-Unis et Corée du Nord, qui n'ont pas de relations diplomatiques et s'échangeaient il y a quelques mois encore menaces et invectives.
Outre les discussions à très haut niveau de New York, des délégations des deux pays se rencontrent à Panmunjom, dans la zone démilitarisée qui sépare les deux Corées, pour mettre au point l'ordre du jour du sommet, et aussi à Singapour pour coordonner, cette fois, la logistique.
Parallèlement, les échanges entre les gouvernements américain, sud-coréen et japonais se sont encore intensifiés. Le Premier ministre japonais Shinzo Abe rencontrera Mike Pompeo à Washington le 6 juin avant d'être reçu par Donald Trump à la Maison Blanche le lendemain.
Quant au chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, dont le pays a participé aux négociations sur le programme nucléaire nord-coréen dans le passé, il devait se rendre également à Pyongyang jeudi.
Avec AFP