C'est le sixième report d’une cérémonie annoncée pour la réception du complexe sportif d’Olembé depuis que les constructions ont été entamées il y a 12 ans. En ce début de mois de décembre, sur l’une des façades extérieures du stade d’Olembé, les ouvriers et les engins sont à l’œuvre sous le regard des curieux tenus à distance.
Ces derniers venus s’enquérir de l’évolution des travaux repartent déçus du fait que l’édifice n’a pas encore été réceptionné, à un mois du début de la CAN, "présentement ce que j’observe c’est que les travaux avancent à pas de tortue", selon Jean Crépin, un jeune amateur du football.
"D’après ce que je vois là, le stade a encore un mois au moins pour être prêt, le pays est comme ça mais on va seulement suivre ce rythme, ça fait mal mais on n’a pas le choix", se désole Marc Emile Yamba, qui a parcouru plus de dix kilomètres pour jauger l’état d’avancement des travaux.
Lire aussi : L'attaquant nigérian Victor Osimhen forfait pour la CAN
Jean-Roger, un riverain du stade s’est également rendu sur le site après avoir suivi, "beaucoup de brouhaha par rapport à ce stade, je constate qu’on est toujours en chantier", remarque-t-il.
A cause des retards observés sur le site d’Olembé, la confédération africaine de football a menacé le mois dernier de faire jouer le match d’ouverture de la CAN ailleurs.
Le gouvernement a alors annoncé que le stade allait être réceptionné le 3 décembre. A cette date, à la surprise générale un communiqué du ministre des sports a fait savoir que la cérémonie de prise de possession du stade d’Olembé est renvoyée à une date ultérieure.
Lire aussi : La CAN aura bien lieu au Cameroun
Les Camerounais perplexes
"Nous sommes au Cameroun, qui ignore le Cameroun, ici les travaux de 2 semaines peuvent prendre pratiquement 2 à 4 ans, les travaux d’un mois peuvent prendre parfois 10 ans", a réagi Guy merlin, un jeune opérateur économique à la suite du communiqué du ministre.
Mais d’autres camerounais à l’instar de Jean Crépin se montrent plus incisifs, "la seule chose que nous rappelons à notre gouvernement c’est qu’il nous remette notre stade pour la fierté de l’homme camerounais puisque l’argent qui est dépensé à hauteur de milliards ce sont nos enfants qui le rembourseront".
D'après le gouvernement, certaines contraintes sont à l’origine du report de la date de prise de possession du stade d’Olembé. "Il ne s’agit pas d’un rendez-vous manqué, il s’agit d’une démarche de cohérence et de pertinence sur le plan factuel et juridique", se défend Narcisse Mouelle Kombi, ministre des sports et de l’éducation physique.
Le Cameroun sera prêt le jour-J
Narcisse Mouelle Kombi ajoute, "nous avons cru le 30 novembre dernier, en lançant officiellement la recette technique des infrastructures du stade d’Olembé, qu’un délai de TROIS jours suffisait, mais des aléas et quelques facteurs d’incertitudes ont permis de se rendre à l’évidence que d’un, le chronogramme initial ne pouvait pas tenir et que d’autre part, l’équipe des experts chargée de la recette technique sollicitait un peu plus de temps autrement dit le délai de 72 h était relativement court au regard de l’immensité du travail".
Le ministre des sports et de l’éducation physique et président du comité local d’organisation de la Can Total Energies 2021 se dit cependant serein, "les travaux ont évolué au stade d’Olembé, les engagements vis-à-vis de la CAF sont tenus ce processus ne remets nullement en cause l’urgence de la tenue et de l’organisation de la cérémonie d’ouverture à Olembé le 9 janvier prochain".
Ce lundi, les députés de l’opposition vont déposer à l’assemblée nationale, une proposition de résolution aux fins d’une constitution d'une commission d’enquête parlementaire sur la construction du stade d’Olembé dont le coût est estimé à plus de 200 milliards de francs CFA.