Annoncé suite aux émeutes qui ont marqué le mois de mars, cette rencontre a réuni les membres du gouvernement, des représentants des jeunes et des structures dédiées aux financements des jeunes. En tout c'est une enveloppe de 450 milliards de francs CFA qui est prévue sur 3 ans pour accompagner et offrir des perspectives aux jeunes.
Elimane est tailleur. Pour lui, le chef de l’État doit aider les jeunes qui sont dans le secteur informel. "De nombreux jeunes ont perdu leur emploi à cause du coronavirus. Maintenant si le président Macky Sall décide d'organiser ce conseil présidentiel pour les jeunes, il doit tendre la main à ceux qui sont dans le secteur informel", explique-t-il.
Pour lui, les artisans et les tailleurs sont les plus touchés car ils traversent des moments difficiles. "Ils ont du mal à payer le loyer, à vivre convenablement. L’État doit également nous faciliter les conditions de voyage pour que nous puissions exporter notre art partout dans le monde", affirme-t-il.
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Awa est technicienne de surface. Elle rêve de devenir une grande femme d'affaires. Pour elle, le président Sall a perdu du temps à organiser ce conseil présidentiel. Elle estime que les jeunes "sont fatigués, surtout les femmes. Le chef de l'État a attendu trop longtemps pour tenir ce conseil. Il ne devait pas attendre les émeutes pour le faire on dirait qu'il veut nous amadouer. Les femmes traversent des moments difficiles. Peut-être que cette enveloppe sera une bouffée d'oxygène pour les femmes", indique-t-elle.
Besoin d'emplois stables
Hamidou est gérant d’une boutique de vêtements prêt-à-porter. Pour lui, le meilleur moyen d'aider les jeunes c'est de créer des structures d’accompagnement adaptées à leurs profils.
"Donner de l'argent aux jeunes est une mauvaise idée. L’État n'a qu'à créer des entreprises et recruter les jeunes. Par contre si on donne à chacun 200 000 ou 400 000 FCFA, il est clair que beaucoup d'entre nous allons dépenser l'argent. Autant créer des structures et recruter le maximum de jeunes. Nous avons besoin d'emplois stables", suggère-t-il.
Cheich Hann abonde dans le même sens. "Le taux de chômage des jeunes au Sénégal est très élevé. Voilà pourquoi il faut créer des entreprises destinées à la jeunesse. Prendre les 450 milliards et distribuer cela aux jeunes ne réglera pas le problème du chômage. Nous avons besoin de stabilité pour l'obtenir il nous faut un emploi à plein temps dans une structure bien donnée", soutient-il.
Jeunes, hommes et femmes, fondent beaucoup d'espoir dans la tenue du conseil présidentiel annoncé par Macky Sall. Beaucoup espèrent que cette rencontre va apporter un début de solution à l'épineux problème du chômage des jeunes.
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